La culture touchée, mais pas coulée, par le covid
Les aides accordées aux artistes professionnels indépendants et intermittents du spectacle luxembourgeois sont prolongées jusqu'à la fin d'année. En attendant des jours meilleurs, le ministère de la Culture a déjà déboursé 930.000 euros de soutiens exceptionnels.
Les salles de spectacle ou cinéma pourront désormais prétendre à des aides pour compenser leurs pertes de chiffres d'affaires. © PHOTO: Guy Jallay
Evénements annulés, expositions impossible à monter, pièces reportées, concerts absents des salles, musiciens sans public ni dates, tournée remises, salles de cinéma désertées, spectacles de danse privés de scène : le covid-19 ne s'en prend pas qu'à la santé des habitants. Il s'attaque aussi durement à la culture. Et la ministre de tutelle, Sam Tanson (Déi Gréng) a fait les comptes. En comptant près de 2.000 événements annulés depuis mars, «un million de spectateurs ont été privés de sortie».
Mais si, vendredi, la ministre de la Culture se retrouvait en conférence de presse aux côtés de ses homologues des Classes moyennes et de l'Economie, c'est qu'elle aussi doit veiller à la sauvegarde d'un pan de l'activité nationale. Des créateurs, des techniciens, des administratifs, des artisans qui, de près ou de loin, vivent de la culture... et qui donc depuis sept mois ont vu leur activité se réduire à néant. Aussi, même si elle se félicite de l'inventivité et de la résilience de certains à réinventer des formes de création, d'exposition, la ministre sait qu'il faut surtout offrir un soutien financier à la filière.
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Et à l'instar des autres secteurs qui bénéficient de la générosité d'un Etat-providence actuellement (via le chômage partiel ou d'autres dispositifs de soutien), les acteurs culturels seront eux aussi encore concernés par des aides, a assuré la ministre. Présentant même de nouveaux dispositifs «visant à soutenir davantage les organisateurs et industries culturels pour lesquels une reprise de toutes les activités n'est pas encore en vue». Des catégories qui avaient été quelque peu oubliées des premiers plans d'assistance, comme les salles de spectacle ou de cinéma, pourront donc espérer quelque dédommagement.
Pour l'heure, Sam Tanson assure que pour deux mois, «du 1er novembre au 31 décembre 2020», en plus des mesures sociales au bénéfice des artistes professionnels indépendants et des intermittents du spectacle, les aides supplémentaires sont prolongées. Cela consistant, par exemple, au versement d'une aide sociale mensuelle jusqu'au niveau du salaire social minimum pour personnes qualifiées («au lieu de 50% de ce montant en temps normal»).
1,4 million d'aides supplémentaires
Pour les mois à venir, l'Etat est également prêt à dépasser la limite des 121 indemnités journalières versables chaque année aux intermittents du spectacle en cas d'inactivité involontaire. Si besoin, à raison de 20 indemnités par mois en plus, cet apport pourrait être attribué jusqu'à la fin. «Le coût de cette mesure est estimé à 480.000 euros», a calculé le ministère de la Culture.
Une somme à ajouter donc aux 930.000 euros d’aides supplémentaires déjà distribués aux artistes professionnels indépendants et intermittents du spectacle, entre mars et septembre. Mais, selon la ministre, c'est bien là le coût à payer pour «profiter à nouveau de la culture quand nous aurons retrouvé une situation... plus calme».