Les dotations de Laurent et Astrid de Belgique dans le collimateur de la N-VA
La princesse Astrid et le prince Laurent ont du souci à se faire. La sœur et le frère du roi Philippe de Belgique affrontent en ce moment les comptables de la N-VA de Bart de Wever qui leur reprochent de vivre aux crochets du citoyen.
La princesse Astrid et son mari le prince Lorenz de Belgique lors du mariage du prince Guillaume et de la princesse Stéphanie de Luxembourg. © PHOTO: archives LW/Guy Jallay
Par Max Helleff (Bruxelles)
La princesse Astrid et le prince Laurent ont du souci à se faire. La sœur et le frère du roi Philippe de Belgique affrontent en ce moment les comptables de la N-VA de Bart de Wever qui leur reprochent de vivre aux crochets du citoyen. Deux de ses députés viennent ainsi de déposer une proposition de loi visant à supprimer leur enveloppe financière à l’horizon 2020.
Le prince Laurent en 2009. © PHOTO: archives/REUTERS
Les dotations d’Astrid et Laurent s’élèvent annuellement à 319.000 et 306.000 euros. Si la proposition de loi des républicains de la N-VA est votée, elles seront réduites chaque année de 20% pour disparaître totalement en 2021.
Les nationalistes flamands entendent ainsi « moderniser et rendre plus transparentes les règles relatives aux dotations octroyées à la famille royale ». Ils veulent également en interdire le versement dès lors qu’il existe d’autres activités rémunératrices, ce qui est le cas pour Laurent et ses « sociétés immobilières ». Et s’il s’avère que la dotation a servi à financer des activités qui n’ont rien à voir avec la fonction princière, l’argent dépensé devra être remboursé au trésor public.
La N-VA cite en exemple la Hollande pour réclamer un rapport plus détaillé des dépenses princières. « Les rapports relatifs à Albert II et Astrid tiennent sur une feuille A4. Le rapport sur Laurent sur deux feuilles A4 », argumente-t-elle. Alors qu’aux Pays-Bas, s’agissant des Orange, « le dernier rapport déposé au parlement comporte 16 pages ».
Ce n’est pas la première fois que les princes de Belgique doivent étaler publiquement leur monnaie. Laurent et ses associations défrayent fréquemment la chronique. En 2006, le fils cadet du roi démissionnaire Albert II avait dû s'expliquer devant la Justice pour avoir aménagé sa villa Clémentine avec des fonds destinés à la Marine.
En 2014 encore, la Cour des comptes avait jugé que certaines de ses dépenses (restauration, loisirs, scolarité des enfants…) n’étaient pas inhérentes aux missions princières. A l’époque, les républicains flamands avaient pourtant voté contre une réduction de la dotation.
La proposition de loi de la N-VA devrait être rejetée par les autres partis de la majorité, mais les débats suscités représenteront assurément l’occasion d’une nouvelle attaque ciblée contre la monarchie. Pour les nationalistes flamands, il s’agit de « réparer l’erreur historique » qui consiste à avoir accordé en 2013 une dotation à Astrid et Laurent, lesquels « n’accomplissent guère de missions d’intérêt public ».
L’argent actuellement alloué aux princes ne leur servirait guère qu’à se mettre sur leur 31 pour assister à différentes mondanités. Et la N-VA d’exiger qu’ils subviennent eux-mêmes à leurs besoins, comme tout citoyen. Le message risque de faire mouche au moment où les Belges se serrent la ceinture.
Les temps changent et la monarchie n’échappe à cette évolution. En novembre dernier, à la suite d’une initiative du roi Philippe soutenue par le gouvernement, le titre de prince et princesse de Belgique s’est ainsi vu réservé aux « princes et princesses, enfants et petits-enfants, issus de la descendance directe du Roi ainsi que les princes et les princesses, enfants et petits-enfants, issus de la descendance directe du prince héritier ou de la princesse héritière ».
Seule exception : Laurent et Astrid (ainsi que leurs enfants respectifs) restent princes de Belgique. Mais leurs petits-enfants à venir n’auront pas ce privilège. Sale temps pour la monarchie.