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En concert samedi à la Rockhal

Steve Wilson: "Un vrai maniaque"

Guitariste hors du commun, chanteur, compositeur, producteur mais aussi leader du groupe de rock progressif Porcupine Tree, Steven Wilson sera en concert ce samedi à la Rockhal. Rencontre

Interview: Nathalie Barbos

Guitariste hors du commun, chanteur, compositeur, producteur mais aussi leader du groupe de rock progressif Porcupine Tree, Steven Wilson sera en concert ce samedi à la Rockhal. Rencontre

Steve Wilson enregistre ses premières chansons en solo en 2003. Perfectionniste, ce n’est que six ans plus tard qu’il nous dévoile son tout premier album «Insurgentes». Un mélange de disco, hip-hop et même post-punk. En 2011, « Grace For Drowning » paraît et le résultat est toujours aussi varié. «The Raven That Refused To Sing (And Other Stories)», sort ensuite début d’année 2013. D’une fluidité incroyable, les morceaux s’enchaînent et s’emmêlent tout en privilégiant la mélodie. Fan des albums-concepts, Steven Wilson vient de sortir en 2015 son 4e opus «Hand. Cannot. Erase». Rencontre.

Vous avez gardé le même groupe de musiciens pour ce nouvel album. Pourquoi?

J'ai établi une vraie relation de confiance avec mes excellents musiciens et je pense les connaître assez bien pour les pousser dans leurs retranchements. Je suis un vrai maniaque en matière de musique. J'ai une vision très précise du résultat que je veux atteindre pour chaque morceau, mais je demande aussi aux musiciens de me faire des propositions et des improvisations. On a une vraie complicité maintenant.

Comment composez-vous?

C'est une vraie bénédiction et une malédiction en même temps d'être aussi maniaque que moi, car je n'arrive pas à déléguer les tâches. Je me considère un peu comme un metteur en scène: je donne les grandes directions et la structure des morceaux. Un peu comme Frank Zappa. Lui aussi était entouré de très bons musiciens, mais c'est lui qui avait les idées. Je fais aussi beaucoup de bandes démo pour montrer ce que je veux. Je laisse beaucoup d'espace aux musiciens pour s'exprimer mais in fine c'est moi qui décide. C'était très différent lorsque j'étais dans un groupe comme Porcupine Tree où les décisions étaient prises de manière démocratique.

Cet album est, comme le précédent, un album-concept. De quoi parle-t-il?

J'ai voulu parler de notre époque et de ses côtés plus sombres. J'ai vu un documentaire qui m'a beaucoup touché concernant une jeune femme appelée Joyce Carol Vincent. Elle est décédée et on ne l'a trouvée que deux ou trois ans après chez elle. Ce qui est fou, c'est qu'elle était jeune et qu'elle avait une famille et des amis. Comment a-t-elle pu ne manquer à personne pendant ce laps de temps? Voilà, j'ai voulu parler de cela: l'aliénation et l'anonymat dans les grandes villes ou comment disparaître au milieu de la foule. D'un point de vue musical, le style est ici beaucoup plus moderne sur cet album que sur le précédent.

Cela faisait partie du concept aussi?

Oui, car ici je parle de notre époque donc la musique devait représenter cette époque. Lors de mon album précédent, je relatais des histoires de fantômes victoriennes, donc forcément la musique correspondait plus à cette époque. Ici il y a plus de variations de sentiments et de contrastes, que je n'avais pas pour celui avant.

Cet album, c'est une façon pour vous de justement ne pas disparaître?

Peut-être oui. Je ne suis pas quelqu'un de croyant, donc je ne crois pas à une vie après la mort. Pour moi, seule compte notre vie sur terre et ce que nous y faisons dans le laps de temps imparti. Chacun d’entre nous veut laisser sa trace sur cette planète.

Infos et tickets sur: www.rockhal.lu

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