Un public béat face au légendaire Santana
La Rockhal était trop petite pour accueillir une star de l'envergure de Carlos Santana. S'il y avait eu plus de places, il y aurait eu plus de monde. Les chanceux présents ont donc pu apprécier à sa juste valeur son jeu de guitare… et la qualité des musiciens qui l'entourent.
© PHOTO: Claude Hartz
Deux guitares en bandoulière, son indéboulonnable borsalino sur la tête, Santana a fait sensation gardant tout le long du show une simplicité et une tempérance dont il a maintenant coutume.
Sa dimension internationale, gravitant allègrement au-dessus des décennies et des modes, et son talent qu'il n'est plus utile de louer tant il l'a été, l'est et le sera, ont stimulé un feu qui ne s'est jamais étouffé d'un bout à l'autre de la soirée.
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Ambiance caniculaire
Sa musique polychrome – à l'image de sa montre-bracelet – mélange de salsa, de blues, de rock latino voire de jazz, a fait frémir un public nombreux qui a maintenu une ambiance caniculaire dans la salle que les quelques centaines de spectateurs, rejetés dans le hall d'entrée par manque de place, n'ont pas pu goûter pleinement. Certains d'entre eux s'en sont d'ailleurs plaints, jurant de ne plus venir à un concert saturé de monde, devant rester à l'extérieur de la salle et subir un brouhaha constant qui gâchait bien évidemment la qualité musicale du concert.
Les musiciens de Carlos Santana étaient à la hauteur du chef de file qui fendait avec maestria l'air moite des anciennes friches de ses notes de guitare aiguës © PHOTO: Claude Hartz
Des solos à rallonge
Pourtant, que la musique était belle lorsque le virtuose de la guitare et ses musiciens talentueux livrèrent quantité de solos endiablés entrecoupés de titres archiconnus tels Oye Como, A Love Supreme, Mi corazon espinado, Evil Ways, Into the Night ou encore Maria Maria, lancé en début de spectacle.
Les solos – dont certains dépassaient significativement la dizaine de minutes – n'étaient d'ailleurs pas toujours signés de l'œuvre du maître, ses musiciens s'en donnant également à cœur joie et avec maestria.
© PHOTO: Claude Hartz
Que ce soit les deux batteurs, les bassistes ou encore les joueurs de congas, tous étaient à la hauteur de l'événement, à la hauteur du chef de file qui fendait l'air moite des anciennes friches de ses notes de guitare aiguës et de ses mélodies lyriques et chaudes. Santana n'avait pas besoin de gesticulations désordonnées ou de discours préparés pour captiver une foule hétéroclite. Sa musique – et ses musiciens – ainsi que la maîtrise de son instrument de toujours ont suffi à conquérir les spectateurs. Quand on a du talent, tout le reste n'est que fioriture…