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14.722 entreprises en chômage partiel

Le ministère de l'Economie a déjà versé plus de 860 millions d'euros pour assurer le versement des salaires des employés concernés. Si le dispositif reste maintenu jusqu'au 31 décembre, sa poursuite au-delà reste à déterminer.

A elles seules, les entreprises du secteur de la construction ont déjà mobilisé 194 millions d'euros de chômage partiel.

A elles seules, les entreprises du secteur de la construction ont déjà mobilisé 194 millions d'euros de chômage partiel. © PHOTO: Anouk Antony

Patrick Jacquemot

Cette crise covid-19 coûtera cher, forcément. Si le Luxembourg a vite réagi via ses plans de sauvetage et de relance, le gouvernement sait aussi que la note pèsera sur le budget public comme jamais. Et la principale facture portera sur le règlement des mesures de chômage partiel. En place depuis mars dernier, le dispositif a déjà permis d'assurer le paiement de 391.627 salaires. De quoi soulager 14.277 employeurs, indiquent les dernières données du ministère de l'Economie.

Les équipes du ministre Franz Fayot (LSAP) estiment que le pays est «probablement» proche du plafond du nombre de sociétés qui demanderont ainsi le soutien de l'Etat par ce biais. Elles étaient d'ailleurs un peu plus en juin (14.709). Signe soit que la situation s'améliore pour certaines, soit qu'une faillite a été prononcée depuis. On sait combien cet indicateur sera à surveiller dans les mois à venir.

En dépenses, le gouvernement a déjà débloqué pour 860 millions d'euros pour accompagner les mesures de chômage partiel. Et sur ce poste, le ministre des Finances Pierre Gramegna (DP) aura certainement à ouvrir le porte-monnaie dans les mois à venir. Officiellement, il avait été annoncé le déblocage de 989 millions d'euros mais il n'est plus sûr que ce montant suffise à couvrir les frais. «Les estimations actuelles tournent plus autour de 1,2 milliard d'euros», admet-on d'ailleurs au ministère de l'Economie. Il faudra donc éventuellement trouver près de 211 millions pour assurer les avances jusqu'à la fin de l'année.

En l'état, le chômage partiel n'est pas une formule éternelle
Dan Kersch (LSAP), ministre du Travail

Et la balle n'est pas seulement dans le camp du grand argentier du gouvernement, les partenaires sociaux doivent s'en préoccuper également. Dan Kersch ne s'en cache d'ailleurs pas : «Il faudra en recauser rapidement, avec syndicats et patronats, pour savoir comment prolonger le dispositif pour l'an prochain. Mais cela ne pourra plus se faire selon les critères d'attribution actuels». Le ministre du Travail insistant : «En l'état, le chômage partiel n'est pas une formule éternelle, ce serait insupportable pour les finances publiques».

Lire aussi :Réduire le chômage partiel pour relancer l'emploi

Pour le socialiste, il est même clair que les partenaires devront définir de nouvelles règles pour cette mesure qui a certainement permis d'amortir la montée du chômage ces six derniers mois. «C'est ensemble que nous devons définir quels sont les secteurs ou entreprises vulnérables qui pourront accéder à cette aide préservant l'emploi et 80% des revenus des bénéficiaires à l'heure actuelle.»

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