ArcelorMittal à Schifflange, c'est fini
Le sidérurgiste cède ses terrains du Sud du pays au partenariat public privé Agora (qui assumera lui le coût de la dépollution). C'est la fermeture définitive du site de Schifflange.
Le site d'ArcelorMittal à Schifflange. © PHOTO: Michel Brumat
(pso) - Le groupe sidérurgique basé au Luxembourg a annoncé ce mardi soir le lancement d'une "étude de faisabilité pour la reconversion de terrains situés à Esch-sur-Alzette et à Schifflange", comprendre l'arrêt de mort du site de Schifflange, en cessation d'activité pour une "durée indéterminée" depuis 2011.
Depuis l’arrêt du four électrique et de la coulée continue de Schifflange, ne travaillaient plus sur place qu'une quinzaine de personnes chargées de l'entretien et de la surveillance.
Dotation contre dépollution
Le site fait dorénavant partie d'un lot de terrains faisant l'objet de ladite étude. L'ensemble foncier de 62 hectares regroupe ainsi les terrains du site d'ArcelorMittal Esch-Schifflange, certaines parcelles de Schlassgoart et des terrains apportés par l'Etat via le fonds du rail.
Selon les informations recueillies par le Luxemburger Wort, les 54ha de terrains appartenant à ArcelorMittal sont rétrocédés (à titre gracieux) à Agora, l'agence de développement fondée par le sidérurgiste et l'Etat. Cette dernière prendra en charge les frais de dépollution du site. Le géant de l'acier n'est pour l'instant pas en mesure de les chiffrer, mais estime qu'ils seraient bien en dessous de la valeur foncière des 54ha en question.
Réaction des syndicats
Bien informés, les syndicats n'ont pas tardé à réagir. En sus de rappeler le peu de surprise suscité par l'information, ils soulignent le succès des négociations qui ont permis ces dernières années d'éviter la casse sociale. Depuis la mise sous cocon du site, "pratiquement 700 salariés concernés ont pu profiter des accords tripartites (Lux 2016), un outil fort et précieux de la sidérurgie luxembourgeoise" écrit le LCGB. Par des "départs anticipés à la préretraite (sic), des reclassements au sein d’autres sites luxembourgeois ou encore de prêts de main d’œuvre auprès d’autres employeurs, tout licenciement économique d’un salarié du site de Schifflange a pu être évité" fait savoir le syndicat.
Le LCGB indique cependant que "des mauvaises décisions en termes d'investissements" auraient poussé "Schifflange" dans le précipice et invite la direction d'ArcelorMittal Luxembourg à "tirer des leçons afin d'éviter toute mise en danger éventuelle d'autres sites".
Enfin, le syndicat chrétien salue la décision de réaliser une étude de reconversion qui se baserait sur l'expérience positive de la restructuration, gérée par Agora, sur le site de Belval.
24 à 36 mois avant les résultats
L'agence de développement, partenariat entre ArcelorMittal et l'Etat, travaillera ainsi incessamment sous peu (et pendant 24 à 36 mois) sur de nouveaux aménagements "tels que logements, commerces, bureaux, infrastructures collectives et activités de services complémentaires au tissu urbain existant", détaille le communiqué signé par le sidérurgiste, Agora et le gouvernement, représenté par François Bausch sur ce dossier.
Le ministre du Développement durable et des Infrastructures se félicite ainsi de la "décentralisation" et de la "densification intérieure de structures urbaines existantes" servies par ce projet. "La reconversion multifonctionnelle d'une friche industrielle est sans doute le moyen le plus efficace, cohérent et volontariste pour atteindre cette objectif" poursuit-il.
La production de rails est elle maintenue à Rodange, sur le train A. Le train C est lui maintenu à l'arrêt.