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ArcelorMittal mise sur le biogaz à Rodange

Bousculé par la chute de son carnet de commandes, le groupe sidérurgique est tout de même parvenu à réduire sa dette. Parmi les projets, Arcelor compte s'associer avec Encevo notamment pour bâtir une usine de production d'énergie ''verte''.

L'usine de biogaz devrait être achevée en 2023. Au terme d'un investissement de 15 millions d'euros, elle devrait permettre au groupe sidérurgique de réduire ses émissions de CO2 de 4.000 tonnes/an.

L'usine de biogaz devrait être achevée en 2023. Au terme d'un investissement de 15 millions d'euros, elle devrait permettre au groupe sidérurgique de réduire ses émissions de CO2 de 4.000 tonnes/an. © PHOTO: Guy Jallay

(pj avec Marco MENG) 2019 avait déjà une année difficile pour ArcelorMittal. En cause : la baisse de la demande à l'échelle mondiale, la surcapacité du marché et de l'acier bon marché en provenance d'Extrême-Orient. Mais 2020 aura été plus délicate à traverser encore. Et à l'heure de présenter son bilan, Roland Bastian, directeur général d'ArcelorMittal Luxembourg n'a pas masqué cette vérité : «Nous avons été durement touchés par la crise covid, car nos clients ont considérablement réduit leurs activités».

Lire aussi :«Le modèle social luxembourgeois fonctionne encore»

Certes, des douze derniers mois, il y a quelques contrats qui ont permis de sortir un peu du marasme. L'usine de Differdange a produit 9.600 tonnes d'acier destinées à la réalisation d'un pont au Bangladesh; le site de Rodange a produit des rails pour le tram et Bissen a augmenté sa capacité de galvanisation «verte» de 150%. De quoi assurer de belles commandes de fil barbelé pour le Royaume-Uni et l'Irlande. Reste que les engagements de la tripartite sectorielle auront permis à l'activité sidérurgique et ses effectifs de ne pas sombrer.

Mais la crise ayant affecté le secteur automobile ou la construction a clairement pesé sur l'activité du 5ème employeur du pays. Et Roland Bastian de rappeler que début avril, les usines luxembourgeoises du groupe avaient réduit de 70% leur production. La traduction sur les volumes est ainsi impressionnante : si ArcelorMittal produit habituellement environ 2.200 tonnes d'acier brut, le chiffre 2020 sera bien moindre. Le détail en sera donné le 11 février prochain.

La dette, les coûts, le CO2

Reste qu'ArcelorMittal réussirait à faire diminuer sa dette. Cette dernière s'élevait à sept milliards d'euros au 30 septembre dernier, contre 9,3 milliards d'euros en 2019. Pour mémoire, le trou approchait les 22,5 milliards d'euros en 2011. L'objectif reste donc de maîtriser cette dette (afin d'être plus flexible dans les investissements), garder les coûts sous contrôle, mais aussi devenir neutre en CO2 d'ici 2050.

Et cet objectif environnemental trouvera une traduction directe en 2021. Déjà, 95% de l'acier sorti des lignes d'ArcelorMittal est du «vieil acier» recyclé. Mais le groupe sidérurgique veut aller plus loin. Que ce soit par l'installation de panneaux solaires sur son site de Differdange mais surtout par la construction d'une usine de biogaz à Rodange. Vincent Cholet, chef de projet, explique : «Jusqu'à présent, la fonderie de Rodange était alimentée au gaz naturel. Avec cette usine, nous voulons remplacer 25% du gaz naturel utilisé par le biogaz».

La mise en service de cette usine de biogaz est prévue pour 2023. La société française Etia, la société mère, Vow ASA en Norvège et le groupe énergétique luxembourgeois Encevo seront impliqués dans ce projet. Une société commune à l'ensemble des partenaires devant exploiter cette usine. Ainsi, en 2024, l'électricité et la chaleur de cette unité seront distribuées vers d'autres utilisateurs. «Cela permettra d'économiser 4.000 tonnes de CO2 par an», estime Vincent Cholet.

Par ailleurs, via le récent accord tripartite Lux2025, le groupe sidérurgique s'engage à investir de 165 à 205 millions d'euros dans ses usines de Belval, Differdange, Rodange et Bissen. L'investissement total dans le projet pilote de biogaz devrait s'élever à environ 15 millions (facture divisée entre tous les partenaires).

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