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Bissen se prononce sur le dossier Google

Le conseil municipal de la ville donnera ce jeudi son avis sur le reclassement définitif du futur site du géant américain.

© PHOTO: Pierre Matgé

Par Jacques Ganser, traduction Sophie Wiessler

Après la première approbation en janvier dernier au conseil municipal de Bissen, pour le changement sélectif du PAG dans l'affaire du centre de données Google, un vote final est désormais en attente et sera à l'ordre du jour du conseil ce jeudi 20 juin au soir.

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Si l'amendement sélectif du PAG et la superficie de 33,7 hectares du lieu-dit Busbierg avaient déjà été adoptés à l'unanimité lors du premier vote, la majorité devra également être claire lors du second vote obligatoire.

Des voix critiques

Il y a eu 76 objections de la part de particuliers et d'associations. «Malheureusement, les plaignants confondent trop souvent la procédure de reclassement et la procédure d'approbation proprement dite (PAP) du projet Google. Alors que ce n'est qu'après le reclassement qu'elle commence», explique Jos Schummer, bourgmestre de Bissen.

Des voix critiques, émanant d'une initiative citoyenne locale notamment, s'inquiètent principalement de l'impact des bâtiments sur les résidents directs et de l'énorme consommation prévue d'électricité et d'eau de refroidissement.

Des actions en justice encore possibles

Lors du premier vote, la municipalité avait soumis son approbation à diverses conditions: à titre de mesure de compensation pour le défrichement d'environ 5,36 hectares de forêt par exemple, un verdissement devrait avoir lieu dans le voisinage immédiat du centre de données afin de séparer visuellement le village du projet. La commune de Bissen souhaite également une route d'accès avec un total de trois ronds-points pour atteindre la région.

«Bien sûr, il peut y avoir des retards si un plaignant intente une action en justice contre la décision de reclassification», a déclaré M. Schummer. «Les habitants de Bissen doivent toutefois savoir que la plainte sera alors dirigée contre la municipalité et qu'elle devra alors également supporter les frais de justice encourus».

L'eau, point crucial

Le bourgmestre souligne également le manque d'intérêt de la part de l'initiative citoyenne à prendre part aux discussions. «Lorsque nous avons invité les critiques à la réunion d'information, seul le Mouvement écologique était présent. D'ailleurs, nous avons eu une discussion très amicale et civilisée, même si nos opinions ne coïncidaient pas».

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Cependant, le problème principal reste l'énorme consommation d'eau pour le refroidissement des processeurs. «Nous avons des valeurs comparatives provenant d'autres centres de données et nous savons à peu près à quoi nous attendre. Comme l'eau potable est hors de question et que l'Attert a trop peu d'eau en été, nous allons probablement puiser dans l'Alzette. Il est alimenté par de nombreuses stations d'épuration des eaux usées et a donc une qualité d'eau suffisante pour le refroidissement», explique M. Schummer.

Même l'utilisation des eaux usées du Luxlait adjacent n'est pas encore complètement exclue, selon une information confirmée par le ministère de l'Environnement.

Une ligne SEBES en cas d'urgence

Selon Mike Wagner, premier Conseiller au Ministère de l'Environnement, une solution sans consommation primaire d'eau potable est en effet recherchée. «Nous avons fait comprendre à Google qu'une solution de refroidissement utilisant uniquement de l'eau potable ne serait pas opportune si elle était recherchée. C'est pourquoi l'Alzette reste la seule option viable».

Cependant, dans les années 2018 et 2019, les niveaux d'eau étaient très bas et le prélèvement d'eau était généralement interdit. Cela affecterait également Google. Pour cette raison, une ligne SEBES - Syndicat des eaux du barrage d'Esch/Sûre, ndlr - alimentera le centre de données en eau de refroidissement en cas d'urgence.

Deuxième phase du PAP

Jos Schummer souligne qu'il faut maintenant répondre à ces questions dans le cadre de la procédure PAP. «Ensuite, le nom du demandeur sera officiellement mentionné et l'exploitant du centre de données devra également indiquer exactement la quantité d'eau nécessaire, la quantité d'électricité nécessaire et l'aspect des différents bâtiments. Cette étape sera beaucoup plus complexe que la simple "reclassification"».

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Les ministères de l'Intérieur et de l'Environnement doivent maintenant donner leur feu vert dans les trois mois. A condition qu'il n'y ait pas de procédures légales.

Et si Google ne vient pas?

La réponse à une question parlementaire publiée récemment montre clairement que le gouvernement continue d'appuyer pleinement le projet: selon le ministre de l'Économie, Etienne Schneider, il s'agit d'un projet extrêmement important pour la diversification économique du Luxembourg.

Dans cette réponse, Schneider mentionne également ce qui arrivera au site si Google ne vient pas: l'État rachèterait les terres pour d'autres activités économiques.

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