L'économie devrait rester atone jusqu'à l'été
Conséquence directe de la mise en place de nouvelles mesures sanitaires, la reprise attendue pour le début 2021 se retrouve repoussée de plusieurs mois, indique mardi le Statec qui estime «difficilement envisageable» un quelconque «rebond significatif» avant plusieurs mois.
Selon le Statec, la reprise espérée en 2021 ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois. Potentiellement en même temps que la vaccination de la majorité de la population. © PHOTO: Pierre Matge/archive
Jusqu'à présent relégué au stade d'hypothèse, le décalage de la reprise économique se confirme. Initialement prévu pour le début de l'année, le «rebond significatif» de l'activité apparaît désormais «difficilement envisageable» avant l'été, indique mardi le Statec dans son analyse mensuelle de la conjoncture. Une estimation qui coïnciderait avec les résultats de la campagne de vaccination qui devrait porter ses fruits à cet horizon.
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Corollaire direct de la reprise des infections en Europe liées à l'apparition de variants du covid-19 et de la mise en place de nouvelles mesures sanitaires, la croissance devrait être aux abonnés absents pendant encore quelques mois. «Une baisse de l'activité (en Europe, ndlr) sur le premier trimestre, voire le premier semestre, n'est pas à exclure», note l'institut statistique.
Des prévisions générales auxquelles le Luxembourg ne devrait pas échapper, le pays étant jugé «vulnérable aux soubresauts de l'environnement économique de ses partenaires européens». Dans le détail, les secteurs les plus touchés devraient être l'Horeca et le commerce - dont les perspectives sont présentées comme «négatives pour le quatrième trimestre 2020 et le premier trimestre 2021» -, mais aussi pour les services aux entreprises. A l'inverse, la situation «semble (...) encore favorable» pour l'industrie, la construction, le secteur aérien et les services d'information et communication.
Relativement peu impacté par la pandémie, le secteur financier enregistre toutefois, au troisième trimestre 2020, un ralentissement dans la croissance des emplois. Fixé à 1,4% fin 2020, contre 4% sur les deux années précédentes, ce taux est principalement porté par la gestion de fonds d'investissement et de pension (+5,2% sur un an) et les assurances (+2,2%), alors que les banques voient leur effectif reculer de 1,6%. Une tendance observée au niveau européen, mais aussi au niveau mondial.
Sur le front du chômage, la situation s'est légèrement détériorée en fin d'année. Ce que le Statec justifie non pas par «une remontée de nouvelles inscriptions (...) mais par une baisse des sorties». Autrement dit, par la hausse de personnes inscrites plus longtemps à l'Adem. Une situation amenée à perdurer quelques mois encore et qui «pénalise surtout les jeunes». A noter toutefois que le Luxembourg reste un pays attractif, puisque l'emploi salarié a continué de progresser au dernier trimestre 2020 (+0,6%).