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Ménages luxembourgeois

L'impact de la hausse des prix de l'énergie sur le budget

Une étude de la Fondation Idea passe sous la loupe les répercussions des mesures d'allégement prises par le gouvernement.

Les ménages bénéficieront différemment des mesures selon leur catégorie de revenus.

Les ménages bénéficieront différemment des mesures selon leur catégorie de revenus. © PHOTO: Getty Images

(m. m. avec Nadia DI PILLO) - La situation sur les marchés de l'énergie est extrêmement tendue. Les ménages privés doivent payer de plus en plus pour se chauffer, faire le plein d'essence et même d'électricité avec pour conséquence, une augmentation importante des factures.

Lire aussi :Découvrez le montant exact de l'indice pour chaque revenu

Le prix moyen de l'énergie a augmenté de près de 41% entre août 2021 et mars 2022, en six mois donc, «avec des hausses particulièrement marquées pour le gaz et le mazout», constate la Fondation Idea dans sa dernière étude «Décryptage».

Un impact différent selon le revenu

Le think tank luxembourgeois, qui s'occupe de thèmes socioéconomiques, a étudié l'impact de la hausse des prix de l'énergie sur les budgets de cinq ménages modèles.

L'étude révèle que les familles à faible revenu, qui gagnent environ 35.000 euros par an, perdront environ 1.000 euros ou 2,9% de leur revenu disponible en 2022 en raison de l'inflation. Si du moins les prix de l'énergie restent stables jusqu'à la fin de l'année. En revanche, un ménage disposant d'un revenu de 120.000 euros subira une perte totale de 1.300 euros, soit 1,1 pour cent de son budget total.

Autre constat : l'indexation 2022 ne compense que «de manière incomplète et injuste» l'augmentation du coût de l'énergie. Ainsi, le premier ménage, plutôt «défavorisé», perdra 364 euros nets en 2022, tandis que le ménage aisé gagnera 214 euros nets après prise en compte de la tranche d'indexation. «Les autres ménages se trouvant dans une situation intermédiaire perdront également en net», écrit Muriel Bouchet, auteur de l'étude. Un exemple de calcul montre qu'un ménage avec un revenu de 65.000 euros perd environ 185 euros.

Un paquet de mesures

Afin de soulager les consommateurs et les entreprises face à la hausse des prix de l'énergie, le gouvernement a mis en place différents paquets de mesures. En janvier 2022, l'allocation pour vie chère a été augmentée. Le 28 février 2022, la prime à l'énergie a été présentée lors d'une conférence de presse. Les ménages bénéficiant de l'allocation de vie chère recevront - en fonction de leur composition - une prime d'au moins 200 euros et de maximum 400 euros.

Enfin, un vaste ensemble de mesures a été présenté fin mars. Dans l'ensemble, la tripartite s'est mise d'accord pour reporter à 2023 la tranche indiciaire qui arrivera probablement à échéance en août. Si une autre tranche devait arriver à échéance en 2023, celle-ci devrait également être reportée d'un an. En contrepartie, les taxes sur les carburants et le mazout ont temporairement été réduites de 7,5 centimes et les ménages dans le besoin seront aidés par des crédits d'impôt.

De 660 euros en plus à 892 euros en moins

Les paquets d'allègements doivent maintenant être mis en œuvre, mais quel sera l'impact de ces mesures sur les ménages ? Selon les calculs d'Idea, un ménage avec un revenu de 35.000 euros enregistrera au final un bénéfice de 660 euros grâce aux mesures ciblées. Un ménage avec un revenu de 65.000 euros devrait gagner 23 euros.

En revanche, une famille avec un revenu de 120.000 euros subira une perte de 892 euros. C'est surtout le report de la tranche d'indexation en 2023 qui a un effet négatif dans ce cas : la perte s'élève à 1.313 euros. Pour d'autres catégories de ménages, le report devrait surtout avoir des conséquences négatives. Un ménage avec un revenu de 35.000 euros perdra 383 euros, une famille avec 85.000 euros perdra quant à elle 930 euros.

De manière générale, la Fondation Idea constate que deux mesures en particulier - l'allocation de vie chère et la prime à l'énergie - sont «ciblées». Leur impact est plus fort sur les ménages les moins favorisés. A l'inverse, la baisse de 7,5 centimes d'euro par litre sur les carburants profite aux ménages les plus aisés. La situation peut toutefois évoluer rapidement en fonction de la poursuite de la hausse des prix de l'énergie, comme le souligne Muriel Bouchet, expliquant que l'étude n'est «qu'un instantané.»

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