Le Luxembourg lorgne sur le secteur de l'e-santé
Evoqué par Xavier Bettel lors de son dernier discours sur l'état de la Nation, la mise en place d'un campus dédié aux start-up spécialisées dans la «HealthTech» illustre l'ambition de diversification économique du pays. Sauf que le projet en est actuellement à ses balbutiements.
Parmi les pistes de diversification économique souhaitée, le Luxembourg entend miser sur le secteur de la HealthTech, mais aussi le secteur spatial et «les entreprises et start-up innovantes». © PHOTO: Shutterstock
Moins remarquée que l'annonce d'une réforme de l'impôt foncier, de la hausse de 2,8% du Revis ou de la réindexation des allocations familiales, la création d'un campus dédié à la «HealthTech» faisait pourtant partie du huitième discours sur l'état de la Nation prononcé par Xavier Bettel (DP). Évoquée en une phrase sibylline, la mesure ambitionne de faire du Luxembourg une référence en Europe pour les entreprises spécialisées dans les technologies digitales liées à la santé.
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Sauf qu'à l'heure actuelle, l'annonce n'en est qu'à un stade précoce. «Ce secteur peut être comparé à une start-up, puisque sur le plan industriel et économique, il est encore en plein développement», indique Françoise Liners, responsable du développement du secteur HealthTech au ministère de l'Economie. Autrement dit, le pays fait ses premiers pas sur un créneau jugé stratégique. Non seulement parce qu'appelé à prendre un essor conséquent dans un monde post-covid mais aussi et surtout pouvant tirer profit de l'infrastructure numérique déjà présente.
Avec, comme toujours, la volonté d'attirer sur le territoire de potentiels futurs champions internationaux. «Au vu de la taille actuelle de l'écosystème, nous ciblons surtout les scale-up, c'est-à-dire les sociétés qui comptent déjà entre 30 et 50 salariés et qui cherchent à s'implanter sur d'autres territoires», précise Françoise Liners. Comprenez de jeunes pousses désireuses de partir à la conquête du marché européen «avec un produit ou un service déjà en phase pré-commerciale».
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Pour maximiser les chances de voir ces sociétés choisir le Grand-Duché, le ministère entend mettre les petits plats dans les grands en choisissant non seulement «le lieu le plus attractif pour elles», mais aussi en développant «une vision stratégique et fonctionnelle» et «un concept d'aménagement» du futur campus. Une opération toujours en cours et qui devrait durer «jusqu'au premier trimestre 2022», précise un porte-parole de Franz Fayot (LSAP), ministre de l'Economie, qui se garde bien d'évoquer les pistes de réflexion à l'étude. Aussi bien en ce qui concerne les lieux que les concepts à l'étude.
En revanche, ce dernier indique que les réflexions en cours ne sont pas uniquement réalisées pour l'accueil des entreprises du secteur HealthTech, mais que des recherches identiques sont menées «pour la création d'un space campus et d'un parc technologique pour entreprises et start-up innovantes». Sans d'autre forme d'explication pour le moment. L'annonce officielle des lieux choisis pour ces trois futurs campus devrait donc intervenir d'ici le mois de mars prochain. Une annonce qui devrait être également associée avec une ou plusieurs installations de jeunes pousses.