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Les banques européennes vacillent fortement

Le secteur bancaire vit à nouveau des heures difficiles suite aux annonces de la Société Générale et de Commerzbank. Plus de 44.000 postes passeront à la trappe dans les établissements du Vieux Continent d'ici 2022. Le Luxembourg, pour l'heure, n'est pas encore concerné.

En France, la Société Générale a prévu de supprimer plus de 3.400 postes sur une durée de quatre ans.

En France, la Société Générale a prévu de supprimer plus de 3.400 postes sur une durée de quatre ans. © PHOTO: ARCHIVES LW

(ER avec AFP) - Plus de dix ans après la crise financière de 2008, le secteur bancaire vit à nouveau des heures difficiles. Depuis le début de l'année, au moins dix banques européennes ont annoncé la suppression de nombreux postes, plus de 44.000 pertes d'emploi sont évoquées à l'horizon 2022.

Face à la baisse de fréquentation des agences et au virage du numérique, la Société Générale avait été l'un des premiers en 2015 à annoncer la refonte de son réseau de détail en France. Entre 2016 et 2020, le groupe français, qui emploie plus de 147.000 personnes à travers le monde, a programmé la suppression de 3.450 postes. Vendredi, le groupe français a précisé que plus de 2.000 emplois allaient être supprimés à travers le monde.

Dans le même temps, une autre annonce est intervenue mais du côté de la Commerzbank, elle a aussi annoncé la suppression de 4.300 emplois dans le monde et de 200 agences. En crise depuis plusieurs années, la deuxième banque allemande, avait déjà réduit son personnel de 9.600 postes à l'horizon 2020, un plan de réduction qui a déjà été bouclé.

Lire aussi :Deutsche Bank supprime 18.000 emplois

Commerzbank, dont l'Etat allemand est actionnaire à hauteur de quelque 15%, entend également se séparer de sa filiale polonaise mBank. Toujours en Allemagne, le géant Deutsche Bank avait déjà annoncé début juillet le plus grand plan de restructuration de son histoire avec la suppression de 18.000 emplois d'ici à 2022.

La crise touche également les plus petits établissements à l'image de la banque régionale HSH Nordbank qui compte supprimer 700 emplois sur un total de 1.700, une mesure intervenant peu de temps après son rachat par des investisseurs privés.

Incertitude et restructuration

Ce coup de mou n'a pas de frontière. D'autres géants bancaires sont également dans la tourmente. HSBC a annoncé début août le départ surprise de son patron John Flint, moins de deux ans après son arrivée, et la suppression de 4.000 emplois. La banque britannique, établie à Londres mais active à travers le monde et surtout en Asie, est très vulnérable à la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. Autre défi de taille: le Brexit et le caractère «hautement incertain» de la nature et de l'impact de la sortie de l'UE.

Après plusieurs années de résultats en dents de scie, Barclays, qui est pourtant revenue dans le vert en 2018, a pourtant indiqué début août qu'elle comptait supprimer 3.000 postes lors du deuxième trimestre 2019 et augmenter la réduction de ses coûts.

La banque espagnole Santander a annoncé en juin la suppression de 3.200 emplois, soit 10% de ses effectifs. Une restructuration qui est la conséquence de l'absorption en 2017 de sa rivale Banco Popular alors que la troisième banque espagnole CaixaBank a négocié avec les syndicats un plan de départs volontaires prévoyant la suppression de plus de 2.000 postes d'ici à la fin 2020.

«Des choses se préparent»

Fin août, BNP Paribas annonçait envisager la suppression d'environ 20% des effectifs, soit une réduction de 446 à 546 postes d'ici à 2021. La filiale belge BNP Paribas Fortis, avait confirmé en mars réduire de 40% son nombre d'agences et supprimer quelque 2.200 emplois d'ici trois ans. En Italie, la banque a lancé cet été un plan de départs anticipés à la retraite, réduisant ses effectifs de 1.500 postes à horizon 20201.

Le bancassureur belge KBC compte lui supprimer 1.400 emplois en Belgique d'ici à 2022 afin d'améliorer son «efficacité opérationnelle».

Lire aussi :L'activité des banques de la Place en un clin d’œil

Au Luxembourg, aucune information n'a filtré à propos d'éventuelles suppressions de poste ou de possibles restructurations même si «des choses se préparent», avance l'Aleba, principal syndicat du secteur financier.

«Nos délégués sont sur le coup et nous transmettent les informations mais il n'y a rien de concret à l'heure actuelle», estime Sandra Carvalho, porte-parole de l'Aleba. Contactée ce lundi matin, l'ABBL (Association des banques et banquiers) n'a pas encore communiqué sur ce sujet.

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