Les commerces du centre-ville à la peine
Alors que le magasin «Tapis Hertz» a annoncé sa fermeture mi-juillet, nombreux sont les magasins du centre de la capitale à mettre la clé sous la porte.
De nombreux magasins du centre-ville ont, ou vont, fermer leurs portes à Luxembourg. © PHOTO: Nadine Schartz
Par Nadine Schartz, traduction Sophie Wiessler
Le 13 juillet dernier, l'entreprise spécialisée dans la vente de tapis «Tapis Hertz» a annoncé fermer ses portes à la mi-novembre, après 73 ans d'activité dans la Grand-Rue de la capitale. Mais la maison traditionnelle n'est pas la seule à le faire.
Lire aussi :«Le commerce du centre-ville devra serrer les dents»
Dans les semaines à venir, nombreuses sont les entreprises établies de longue date, à quitter le centre-ville. Par exemple, le «Sport House Keller», situé sur la place du Théâtre, fermera définitivement ses portes le 3 septembre prochain, suite au départ à la retraite de sa directrice générale, Andrée Keller, après 47 ans d'activité.
La succursale de C&A, à l'angle de la place Guillaume II et de la Rue du Fossé appartiendra également bientôt au passé. Le magasin sera fermé au cours de l'année prochaine, explique une vendeuse, ajoutant qu'ils se «retireront du centre-ville».
Toutefois, contrairement à d'autres espaces commerciaux, il ne devrait pas rester vide longtemps. Parce qu'ici, la succession semble déjà assurée. Comme le Luxemburger Wort l'a appris, une succursale Monoprix et une Naturalia doivent y être ouvertes après la fermeture.
A partir de mi-septembre, le magasin de meubles sera situé dans un autre local du même bâtiment. © PHOTO: Nadine Schartz
Mais l'entreprise familiale «Mobilier Bonn», rue Philippe II, est également sur le point de changer. Dans un communiqué de presse diffusé lundi soir, les responsables ont annoncé qu'ils allaient se réorienter et ouvrir en septembre des locaux provisoires dans le bloc de construction actuel. Il est prévu «d'introduire un nouveau modèle économique et d'offrir aux clients un service encore plus personnalisé».
Dans l'atelier actuel, d'importants travaux de reconstruction doivent être effectués. D'après nos informations, la marque de luxe Louis Vuitton, qui exploite actuellement une succursale au coin de la Grand-Rue et l'Avenue de la Porte-Neuve, devrait rejoindre les créateurs de renom du quartier.
Initiatives privées et publiques
Ce qui est certain, cependant, c'est qu'un grand nombre d'espaces commerciaux dans le centre-ville ne sont actuellement pas occupés du tout, qu'ils fermeront bientôt ou qu'un nouveau locataire est recherché. Pour la majorité des acteurs, les prix de location élevés jouent un rôle majeur dans ces départs.
Les allégations selon lesquelles le monde des affaires en centre-ville est pratiquement en voie d'extinction ne cessent d'ailleurs de remonter ; la récente ouverture du centre commercial de la Cloche d'Or a également vu naître de nombreuses inquiétudes du côté de la confédération luxembourgeoise du commerce (CLC), en mai dernier.
Plusieurs locaux sont actuellement vides. © PHOTO: Nadine Schartz
Critique que le premier échevin de la ville de Luxembourg, Serge Wilmes, ne veut pas entendre: «Le monde des affaires est confronté à une multitude de difficultés et de défis, mais de nombreuses initiatives privées et publiques sont également prises pour y faire face», précise-t-il. Par exemple, de nombreux exploitants de magasins s'adapteraient au changement dans le secteur de la vente en investissant ou en adaptant leur modèle d'affaires.
La Ville de Luxembourg, en coopération avec l'association des entreprises de la capitale, le Ministère des PME et la Confédération du commerce, a également pris diverses mesures pour soutenir le monde des affaires et créer des conditions favorables, selon l'échevin CSV.
Pop-up stores
L'année dernière, par exemple, la ville a fait établir un cadastre des entreprises avec un inventaire de tous les magasins. Des études sont en cours pour déterminer les habitudes d'achat dans le centre-ville et dans le quartier de la gare, le nombre de magasins dans les quartiers et le nombre de piétons dans les zones piétonnes.
Mais il y a aussi une attitude positive à l'égard des nouveaux modèles d'affaires. Serge Wilmes explique que la ville veut faire de la publicité pour deux restaurants et pour l'ouverture de magasins pop-up à l'automne.
Deux magasins pop-up vont ouvrir leurs portes dans la rue Philippe II. © PHOTO: Nadine Schartz
En ce qui concerne les nombreux chantiers de construction, souvent considérés comme la cause du déclin de la clientèle dans le centre-ville et le quartier de la gare, diverses initiatives ont également été lancées, selon le premier adjoint au maire.
En plus des médiateurs de chantier que la ville utilise, les commerçants directement concernés par le chantier de construction du tramway peuvent s'adresser à Luxtram pour obtenir une indemnisation. Selon Françoise Frieden, porte-parole de Luxtram, l'entreprise finance également une campagne de promotion des entreprises locales sur les bâches du tramway.
Pour Serge Wilmes, cependant, une chose est certaine: «Il n'y a pas de solution magique pour un monde des affaires dans la capitale. Ce qui est important, cependant, c'est un dialogue régulier entre les commerçants, les propriétaires, les clients, la ville et les partenaires publics.»