Les intentions d'ArcelorMittal restent floues
Les syndicats sont sortis déçus, jeudi, de la réunion d'explication du groupe sidérurgique qui compte se séparer de 216 postes d'ici 2024 sur les sites de Belval et Differdange.
Une des questions en suspens reste de savoir si les 216 suppressions de postes se feront toutes via des «départs naturels». © PHOTO: Chris Karaba
Le 28 août, la direction d’ArcelorMittal présentait aux syndicats en détail son plan de transformation, nommé projet «SCORE». Jeudi, chacun s'est retrouvé pour évoquer les modalités de cette réorganisation qui devrait aboutir à une diminution de 216 personnels sur cinq ans. Mais ni OGBL ni LCGB n'ont été satisfaits par cette rencontre.
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L'OGBL a d'ailleurs décidé de quitter la rencontre au bout d'un quart d'heure. Pour Jean-Claude Bernardini, secrétaire central du syndicat, ce coup de colère s'explique: «La Direction devait nous donner des éléments de travail pour discuter. Nous avons reçu cinq pages alors que ce qui nous avait été présenté il y a trois semaines tenait sur 84 slides.»
A défaut d'avoir tous les éléments sur «SCORE», le syndicat n'a pu préparer correctement ce rendez-vous. «Nous comptons donc sur les responsables pour nous fournir l'ensemble du dossier avant de nous exprimer», invite le syndicaliste prêt à se rasseoir à la table des négociations.
Pour le LCGB, la situation évoquée ce 12 septembre reste suffisamment «préoccupante et indécise» pour justifier un appel à la tenue d’un comité de suivi tripartite. «Oui, il faut que l'État vienne assister à ces réunions», insiste Robert Fornieri, secrétaire général adjoint.
Le syndicat reste en effet persuadé que l'accompagnement du plan doit se faire sous le contrôle de l'autorité publique. «Cette réorganisation a une incidence considérable sur l’avenir des emplois de la sidérurgie luxembourgeoise. 216 emplois sont ciblés, cela mérite que le ministère du Travail nous accompagne».
Fidèle au dialogue social
Pour l'heure, il n'est pas question de licenciements dans le projet «SCORE». La réduction annoncée pour les sites de Belval et Differdange s'effectuerait, d'ici 2024, uniquement via des «départs naturels», donc sans mesures d’accompagnement. Mais le LCGB veut plus de clarté : «Selon la présentation de la direction, le plan atteindrait 154 emplois. Qu’adviendra-t-il des 62 autres?»
La question est restée sans réponse cette fois. D'où l'insistance du syndicat à réclamer que l'État pèse et s'implique en vue d'un accord tripartite «fidèle au dialogue social luxembourgeois» et «en faisant respecter tous les dispositifs légaux».
Débat à reprendre
Cette tripartite, l'OGBL la juge encore prématurée. «Il ne faut pas crier au secours pour l'instant. Si la direction d'ArcelorMittal se fait plus transparente sur ses intentions et plus claire sur l'application des mesures de réduction de postes, nous pourrons dialoguer sereinement», tempère Jean-Claude Bernardini, prêt à reprendre le débat.
Aucun nouveau rendez-vous entre le 6e employeur du pays et les syndicats n'a pour l'heure été fixé.