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Consommation

Luxlait rêve d'un été torride

Saviez-vous que la coopérative produit, chaque année, environ 500.000 litres de glaces sous sa marque ? Et si le soleil n'est guère au rendez-vous, la firme pourrait bien bénéficier du retrait de ses concurrents sur un secteur hautement concurrentiel.

Vanille et chocolat restent les parfums préférés des consommateurs.

Vanille et chocolat restent les parfums préférés des consommateurs. © PHOTO: Gerry Huberty

Patrick Jacquemot

Une, deux, trois... Ne comptez plus : la gamme Luxlait compte plus de 80 références de glaces. Et en cet été, dans ses installations de Mersch, la fabrique de cônes, frozen yaourts et autres barquettes de crème garantie bio tourne bien. Il était temps après un début de saison plutôt peu propice à la consommation de ces produits. Pas assez de chaleur, de soleil, de journées torrides, même si le baromètre se fait plus optimiste ces dernières semaines...

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«Il n'empêche, nous ne nous en sortons pas si mal», commente Thierry Libois. Et le responsable des départements production/logistique de la coopérative de rassurer : «La clientèle trouve aussi dans nos glaces un bon moyen d'oublier les aléas de la météo. Un peu comme elle s'est réconfortée, lors des épisodes de confinement, avec nos produits». Car alors que, ces derniers mois, Luxlait voyait chuter ses ventes auprès des professionnels de la restauration, les achats de la clientèle individuelle se maintenaient.

Toutefois, non, les records de vente de l'été 2019 (caniculaire) ne seront certainement pas battus cette année. Mais Luxlait va peut-être connaître une reprise inattendue de la demande. En cause : le retrait de centaines de références des armoires réfrigérées des supermarchés. Des produits interdits à la vente en raison de la détection d'un élément toxique, l'oxyde d'éthylène. Molécule qui n'a pas été repérée dans les glaces luxembourgeoises produites non loin de l'ancien Agrocenter. Il y a donc un créneau commercial à prendre.

«Clairement, on ne va pas se réjouir du malheur de nos concurrents, mais autant que le consommateur se tourne vers nous pour satisfaire sa faim», commente Thierry Libois. En tout cas, si Luxlait a échappé à la purge c'est bien parce qu'elle a fait un effort particulier pour ne pas se retrouver avec un élément nocif dans ses recettes. «Quand on a été prévenu de cette alerte sanitaire, nous nous sommes aussitôt retournés vers nos fournisseurs pour qu'ils retransmettent leur certificat de conformité alimentaire. Rien à redire.»

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De toute façon, la coopérative diligente elle-même des contrôles auprès de laboratoires indépendants. Pour analyser ce qui lui est livré au même titre que la qualité de ses propres produits. Car cet oxyde nocif est possiblement présent dans une quinzaine d'ingrédients agro-alimentaires, alors autant prendre la question au sérieux. «Pour les glaciers, c'était principalement des graines de caroube et de sésame dont il fallait se méfier». Résultat négatif pour ce qui concerne les premières (utilisées comme épaississant naturel) comme pour les secondes (intégrées comme un plus pour ses bienfaits).

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Néanmoins, même si de la place s'est faite dans les présentoirs du pays, Luxlait joue la carte de la prudence côté production. «C'est le client qui décide, pas nous qui nous imposons.» Dans les jours à venir, la société sera donc attentive aux besoins des acheteurs (gourmands) comme de ses distributeurs. «Nous avons l'avantage d'être au plus près de notre marché et de disposer d'un système de production très réactif. Le pays ne manquera pas de glaces, promis!», s'amuse Thierry Libois.

N'empêche autant déjà commander plus de vanille et de chocolat à transformer. Car cela reste les deux parfums favoris du public quelles que soient la saison, l'année... ou les circonstances

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