Papandréou obtient la confiance du parlement
Le gouvernement socialiste grec a obtenu dans la nuit de mardi à mercredi la confiance du Parlement, première étape en vue de l'adoption d'ici la fin du mois d'un nouveau plan d'austérité, réclamée par l'Union européenne pour continuer à sauver le pays de la faillite.
Le gouvernement socialiste grec a obtenu dans la nuit de mardi à mercredi la confiance du Parlement, première étape en vue de l'adoption d'ici la fin du mois d'un nouveau plan d'austérité, réclamée par l'Union européenne pour continuer à sauver le pays de la faillite.
Le gouvernement a fait le plein des voix socialistes, 155 sur 300, tandis que tous les députés présents de l'opposition, 143, ont voté contre.
L'annonce du résultat, sans surprise, a été huée par quelques milliers de manifestants protestant depuis le début de la soirée devant le parlement contre la politique d'austérité et de privatisations du gouvernement.
Face à la grogne qui montait dans la majorité, le Premier ministre Georges Papandréou entendait par ce vote resserrer les rangs de sa majorité en vue de l'adoption de la nouvelle cure de rigueur.
Le gouvernement s'engage à «mettre toutes ses forces pour sortir de la crise (...) il y a une perspective, une voie tracée, nous avons le soutien et l'aide de la communauté internationale et de l'Union européenne avec un prêt mammouth», a ajouté Papandreou.
Il a aussi dénoncé comme une «erreur stratégique» le refus de l'opposition de droite de l'épauler, comme le souhaitent les bailleurs de fond du pays, tout en relançant un appel au consensus à son chef, Antonis Samaras, qui a lui redemandé des élections.
Le nouveau ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, s'est pour sa part engagé à un effort au-delà des demandes des bailleurs de fonds du pays, Union européenne et Fonds monétaire international (FMI), pour redresser le pays.
«Nous avons besoin d'un plan parallèle de restructuration» du pays «dont les objectifs seront harmonisés» avec ceux fixés au pays par les créanciers, «mais nous permettant de meilleurs résultats en matière budgétaire, de croissance et de justice sociale», a lancé ce ténor socialiste.
Mais la «stabilisation prime», a-t-il souligné, en vue de la prochaine étape, le vote du plan, courant jusqu'en 2015 et prévoyant des économies de 28,4 milliards et 50 milliards de privatisations.
Le conseil des ministres doit avaliser mercredi la loi d'application précisant les modalités de ce cadre budgétaire pluriannuel, et notamment les mesures fiscales qui fâchent.
La zone euro a donné quinze jours à la Grèce pour franchir le pas, si elle veut décrocher une nouvelle tranche vitale de 12 milliards d'euros, du prêt de 110 milliards accordé en mai 2010 à Athènes avec le FMI et la rallonge en préparation à ce premier plan de sauvetage.
Selon une source du ministère des Finances, les besoins de financement grecs sont couverts jusqu'au 18 juillet, avec, selon la banque grecque Eurobank, quelque 6,85 milliards d'euros nécessaires pour le seul service du gros de la dette d'ici fin juillet.
La défiance des marchés financiers a encore été attestée par le taux en hausse, à 4,62%, que la Grèce a consenti pour lever mardi 1,625 milliard d'euros sur trois mois.
La demande grecque d'une aide à la relance économique pour compenser les effets de l'austérité semblait par ailleurs gagner du terrain. Après le chef de file de la zone euro, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a plaidé mardi pour un déblocage accéléré des fonds du budget de l'UE alloués au pays.
M. Vénizélos s'est félicité de cette perspective d'une «aide à un retour de la croissance», alors que le pays est englué depuis trois ans dans la récession.