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«Pas de changement» pour les 300 ouvriers de Dudelange

ArcelorMittal a officiellement vendu son site de Dudelange au groupe britannique Liberty House, à la fin du mois de juin. Un rachat qui n'inquiète pas outre mesure les syndicats, qui vont tout de même engager des discussions pour éclaircir certains détails.

© PHOTO: Gerry Huberty

Sophie Wiessler

Ce lundi 1er juillet, ArcelorMittal a officiellement annoncé la vente de son site de Dudelange au groupe Liberty House. Avec cette opération de 740 millions d'euros, qui concerne également six autres sites en Europe, le groupe britannique veut rejoindre le top 10 mondial des producteurs d’acier, hors Chine.

Une opération qui aura pris deux ans et aura mobilisé de nombreux acteurs locaux et européens, avant de se voir conclure en cette fin du mois de juin 2019.

Mais le changement de main du site de Dudelange pose tout de même une question essentielle: que va-t-il advenir des 225 emplois à durée indéterminée et de la petite centaine d'intérimaires et de CDD actifs sur le site?

Pour l'heure, «sur le papier», selon Jean-Claude Bernardini, secrétaire central du syndicat Sidérurgie et Mines de l'OGBL, les salariés seront employés sous la même convention collective et les mêmes conditions de travail qu'avec ArcelorMittal. Ce rachat «ne change rien au travail» de ces ouvriers, qui vont continuer à faire leur job comme ce fut le cas jusqu'ici.

En effet, tous les emplois sont, pour l'instant, conservés: «Les négociations ont eu lieu depuis longtemps, au niveau européen et c'est une très bonne chose», détaille ainsi le secrétaire central.

De nouvelles discussions à venir

Reste à savoir pour combien de temps. En effet, le géant de l'acier continuera pour une durée indéterminée à fournir le site de Dudelange, le temps que Liberty House se fournisse indépendamment en matière première et en clients.

Un contrat, évoqué en décembre 2018 par les directeurs du groupe britannique, prévoit en effet qu'ArcelorMittal continue à livrer les «bobines» nécessaires depuis Florange pour répondre à tous les besoins des hommes de Sanjeev Gupta.

Une période de transition à court terme, que les syndicats veulent éclaircir. «Quelles vont être les obligations du nouveau groupe?», pose d'emblée Jean-Claude Bernardini, qui a annoncé que de nouvelles discussions à ce sujet seront menées dans les semaines à venir.

Réaction d'Etienne Schneider

Le ministre de l'Economie s'est exprimé à ce sujet en réponse à une question parlementaire du député Gusty Graas (DP).

«Aucun élément en ma possession ne prédit à ce stade une quelconque mise en péril des emplois à Dudelange», explique-t-il.

«En date du 15 mai, ArcelorMittal a annoncé un projet de transformation complet visant à renforcer la compétitivité et la rentabilité à long terme des sites Belval et Differdange.

L'accent est mis entre autres sur des investissements dans les domaines de l'énergie et de la qualité, sur une nouvelle stratégie de marketing et une nouvelle organisation des ventes, visant à améliorer les processus et la productivité.

Le projet ne comporte pas de fermeture d'usine ni - aspect de grande importance pour le gouvernement - de licenciement ni aucune mesure sociale particulière.

A ce stade, les entrevues sont organisées au sein du Comité de suivi des effectifs de la sidérurgie, organisme composé de représentants du gouvernement, des syndicats et du patronat», a-t-il conclu.

Baisse des effectifs

Le rachat des sept sites par Liberty House représente pas moins de 14.000 employés pour «une capacité de laminage totale supérieure à 18 millions de tonnes couvrant une large gamme de produits finis», indique le groupe.

Les différentes aciéries fournissent actuellement de multiples secteurs à travers l’Europe: construction, infrastructures, automobile, aéronautique, énergie, équipement industriel et produits de consommation.

Au Luxembourg, les dernières études statistiques dévoilées ce jeudi par le Statec pointent du doigt le géant de l'acier. En effet, ArcelorMittal dégringole dans le classement des principaux employeurs du pays.

Loin de son record de 6.770 salariés en 2003, le numéro un mondial de l'acier emploie désormais quelque 3.800 personnes au Grand-Duché. Au final, celui qui dominait ce classement entre 2003 et 2015, se trouve être le sixième employeur du pays.

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