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Rome rejette le nouveau projet d'Arcelor pour l'ex-Ilva

Le gouvernement italien a dit non à une nouvelle offre de restructuration du géant de l'acier basé à Luxembourg, jeudi, exigeant la conservation des emplois du site. Les négociations ne sont pas pour autant interrompues.

Les haut fourneaux de Tarente continuent de fonctionner, en attendant la reprise incertaine du site par ArcelorMittal, toujours en pourparlers avec le pouvoir italien.

Les haut fourneaux de Tarente continuent de fonctionner, en attendant la reprise incertaine du site par ArcelorMittal, toujours en pourparlers avec le pouvoir italien. © PHOTO: AFP

Source AFP

(AFP) - Nouveau rebondissement dans le feuilleton italien d'ArcelorMittal. Alors que le groupe sidérurgique avait renoncé en novembre à racheter l'aciérie de Tarente, la plus grande d'Europe, voilà qu'il aurait changé à nouveau d'avis. Et soumis un plan aux autorités italiennes. Une volte-face rejetée par le gouvernement italien, jugeant le nouveau plan de restructuration pour l'ex-Ilva de Tarente insuffisant et trop coûteux en emplois.

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En effet, la nouvelle mouture du projet de reprise prévoit la suppression de près de 5.000 emplois. Un chiffre rejeté catégoriquement par Giuseppe Conte, chef du gouvernement italien, jeudi. La nouvelle proposition «ne va absolument pas parce qu'elle est similaire à celle initialement (mise sur la table), nous la rejetons», a déclaré le Premier ministre en marge d'une conférence à Rome.

Parallèlement à la baisse du nombre d'emplois, dont 2.891 emplois supprimés dès 2020, une hausse des volumes de production a également été proposée par ArcelorMittal. L'objectif affiché : passer de 4,5 millions de tonnes à 6 millions produites en 2021.

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Un projet jugé «irrecevable» par les syndicats, qui ont convoqué une grève pour le 10 décembre. Ce qu'a proposé Mittal «n'est pas un plan industriel, c'est un projet de fermeture progressive de Tarente et d'Ilva (qui comprend aussi un site à Gênes)», a dénoncé Maurizio Landini, secrétaire général de la puissante centrale syndicale CGIL (gauche). «Les conditions ne sont pas réunies pour négocier», a estimé pour sa part Anna Maria Furlan, secrétaire général du syndicat Cisl (centre-gauche).

Des avis partagés au gouvernement par Stefano Patuanelli, ministre du Développement économique, qui s'est lui aussi dit «très déçu». Estimant que le géant de l'acier basé au Luxembourg «n'a pas du tout fait les améliorations attendues». Pour autant, le chef du gouvernement s'est dit confiant en évoquant les négociations en cours avec le groupe aciériste, assurant : «nous allons y arriver».

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Le bras de fer entre l'Italie et ArcelorMittal continue, vu que l'exécutif italien présentera un plan industriel alternatif la semaine prochaine. Son but : «transformer Ilva en un site industriel sidérurgique exemplaire, utilisant des technologies durables, notamment des fours électriques, afin de produire 8 millions de tonnes et sauvegarder l'emploi».

Pour rappel, le groupe aciériste avait justifié son désengagement de novembre en invoquant le retrait de la protection légale contre des poursuites liées à l'environnement. Ainsi que des décisions de justice impliquant une mise en sécurité d'un haut fourneau, qui va conduire, selon lui, à sa fermeture puis à celle des deux autres. Pour parvenir à un accord, Rome serait notamment disposé à rétablir l'immunité pénale selon une formule restant à définir.

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