Un geste fiscal pour aider bars et restaurants
Comme au premier confinement, l'Etat a décidé de permettre aux patrons du secteur Horeca de ne pas payer leurs avances d'impôts pour les deux premiers trimestres 2021.
Bars et restaurants luxembourgeois restent à l'arrêt pour trois semaines encore. © PHOTO: AFP
Si une partie de la profession crie à l'abandon, la dernière annonce faite par Pierre Gramegna (DP), ce vendredi, tend à prouver que le gouvernement entend rester «solidaire vis-à-vis du secteur de l’Horeca dans cette période très difficile». Ainsi, le ministre des Finances a-t-il officiellement acté que l'administration fiscale allait bien faire une croix sur le paiement des avances d'impôts sur le revenu pour l'ensemble des patrons de bars et restaurants du pays.
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Pour François Koepp, directeur général de la Fédération nationale des Hôteliers, restaurateurs et cafetiers (HORESCA), «il s'agit d'un bon geste, mais aussi d'un geste logique. Je nous vois mal, actuellement, payer quelque chose sur des revenus que nous n'avons plus en raison de la fermeture imposée par l'Etat». Et comme la nouvelle avait été applaudie au printemps dernier, le responsable salue à nouveau l'effort. Un effort d'ores et déjà consenti pour les deux premiers trimestres.
Alors que les établissements resteront fermés, au moins jusqu'au 21 février prochain, François Koepp tient à rassurer les professionnels du secteur. «Les réunions avec les ministres Delles (classes moyennes) ou Gramegna se multiplient ces derniers temps, et nous avançons bien». Ainsi d'autres annonces pourraient arriver prochainement.
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Face à la contestation de certains, le directeur général hausse d'ailleurs le ton : «Nos métiers sont loin d'être laissés à la dérive. Chômage partiel, aides à la relance, remboursements des coûts non couverts : au fil des mois, il faut reconnaître que nous avons été entendus et servis.» Et l'annonce faite par Bruxelles, jeudi, que les aides publiques aux entreprises privées pourraient continuer jusqu'en décembre 2021 a quelque chose de rassurant.
Gare à l'activité clandestine
Signe que si le secteur tangue il ne coule pas, la part des établissements Horesca parmi les faillites enregistrées en 2020 n'aura pas bondi. Le chiffre a même baissé. Passant de 177 sociétés mettant la clef sous la porte en 2019, à 133 faillites reconnues l'an dernier. «Un soulagement alors que l'année a été marquée par des fermetures ou de fortes limitations d'activité durant près de neuf mois sur douze», souligne François Koepp.
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Reste que le dirigeant s'avoue pressé de revoir toutefois les clients affluer vers les tables et comptoirs des établissements luxembourgeois. Et de mettre en garde la profession en attendant le feu vert des autorités, un peu comme il l'avait fait cet été, «gare à ceux qui, actuellement, ne respectent pas les règles en ouvrant clandestinement. Ils desservent clairement les intérêts de tous leurs homologues et ne permettent pas aux administrations d'être sereines sur notre comportement professionnel.»