Un modèle économique «soldé par un constat d'échec»
Pour le ministre de l'Economie, la pandémie et les exigences imposées par le changement climatique poussent le Luxembourg à créer «une autre économie combinée à davantage de modestie dans nos modes de vie». Franz Fayot plaide donc pour l'essor de l'économie circulaire.
Selon Franz Fayot (LSAP), la nouvelle économie du Luxembourg doit non seulement être «plus durable» mais aussi être «combinée à davantage de modestie dans nos modes de vie». © PHOTO: Guy Jallay
Cinq ans après avoir lancé le processus Rifkin qui devait mettre en marche «une troisième révolution industrielle», le Luxembourg tourne la page. Ou du moins, réoriente ses ambitions. Pour Franz Fayot (LSAP), l'idée tiendrait avant tout dans le fait «de tirer les leçons des crises écologique et sanitaire que nous sommes en train de vivre». Interviewé lundi par nos confrères du Quotidien, le ministre de l'Economie entend donc «ne pas reconstruire à l'identique le modèle économique que nous avons connu jusqu'ici et qui s'est soldé par un constat d'échec».
Lire aussi :La crise du logement, fruit «du modèle luxembourgeois»
S'il entend s'appuyer sur «les mégatendances pressenties dans la démarche Rifkin», le successeur d'Etienne Schneider (LSAP) à la tête du ministère du boulevard Royal souhaite accélérer «dans les domaines de la digitalisation et de la protection de l'environnement». Autrement dit, participer au développement d'«une économie beaucoup plus durable» qui se doit d'être «combinée à davantage de modestie dans nos modes de vie, avec un accent renforcé pour la production régionale, voire locale».
Pour ce faire, Franz Fayot mise sur les investissements dans la digitalisation et l'économie circulaire, particulièrement dans le secteur industriel, ce «lourd paquebot qui met du temps à trouver sa vitesse de croisière et à changer de cap». Pourtant, le ministre assure qu'«une véritable prise de conscience» a eu lieu dans le secteur, notamment sur «la nécessité absolue d'investir dans des technologies de pointe moins émettrices de CO2» et dans le fait que «la demande se situera à l'avenir dans l'acier ou l'aluminium décarboné».
Lire aussi :L'Etat amène Guardian à investir à Bascharage
Référence indirecte aux mouvements opérés ces derniers mois par ArcelorMittal sur le site de Rodange, destiné à jouer un rôle pionnier dans la baisse des émissions de CO2, dans la volonté de Paul Wurth de faire du Luxembourg «un centre mondial d'innovation» dans l'hydrogène ou dans la mise en place par Guardian d'un nouveau four, plus économe en ressources.
Pour l'heure encore abstraite, la mise en oeuvre de ces concepts se fera au travers notamment de la construction du futur pavillon luxembourgeois pour l'exposition universelle d'Osaka en 2025, mais aussi par la création «d'un immeuble témoin au Luxembourg qui respecte à 100% les concepts de l'économie circulaire». Aucun détail quant à l'emplacement ou la date de début de chantier de ce bâtiment n'a toutefois été fourni.