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Une hirondelle ne fait pas le printemps

Lors de la présentation du rapport annuel de la BCL, son président, Yves Mersch, est longuement revenu sur le risque de ralentissement des économies de la zone euro.

Lors de la présentation du rapport annuel de la BCL, son président, Yves Mersch, est longuement revenu sur le risque de ralentissement des économies de la zone euro.

«La crise que nous traversons depuis 2007 a gravement affecté le paysage bancaire, par-delà les systèmes nationaux. La seule réponse pertinente à la crise est l'intensification de la construction européenne», a-t-il expliqué en fustigeant tous ceux qui réclament à cor et à cri son «détricotage». «La politique monétaire unifiée a servi de rempart aux assauts dirigés contre l'euro. Elle doit être relayée par la politique budgétaire et par des réformes à moyen terme», insiste-t-il.

Une situation encore très fragile

Selon le président de la BCL, au Luxembourg, l'année 2010 a été l'année du rebond économique qui a suivi la plus forte contraction de l'activité depuis 1975. Le PIB en volume avait en effet diminué de quelque 3,6 % en 2009. Yves Mersch estime que l'année 2011 sera en ligne avec 2010, et même légèrement plus favorable avec une croissance économique comprise entre 3,7 % et 4,3 %.

Mais ce rebond doit être appréhendé avec la plus grande prudence, de par la très grande volatilité des marchés et l'incertitude qui demeure sur l'avenir du secteur financier et qui représentait en 2009 à lui seul 26 % de la valeur ajoutée brute au Luxembourg.

L'indexation en ligne de mire

«Le Luxembourg doit profiter de ce rebond économique pour mettre en œuvre des réformes décisives, en particulier dans le domaine du marché du travail, de la compétitivité et des finances publiques», précise-t-il avec en point de mire l'indexation automatique des salaires. «A politique inchangée, la première tranche indiciaire de 2012 devrait survenir en mars, soit six mois seulement après la précédente», attendue en octobre. Avec la hausse actuelle des prix des matières premières, cela représenterait une «double peine» pour les entreprises du pays. Le gouvernement doit tout faire pour éviter cela, insiste-t-il.

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