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Politique

Les réfugiés, une chance pour le Luxembourg ?

C'est ce qu'affirme le centre de recherche socio-économique (Liser) se basant sur des expériences passées...

Des réfugiés ukrainiens attendent dans la gare de Munich.

Des réfugiés ukrainiens attendent dans la gare de Munich. © PHOTO: dpa

Journaliste

L'intégration des réfugiés serait-elle une chance pour le Luxembourg ? Dans un rapport présenté ce mercredi, le Liser répond indéniablement par l'affirmative. À au moins une condition toutefois : «Donner aux réfugiés les moyens d’atteindre leur plein potentiel dans le pays d’accueil et ce, sans supposer qu’ils voudront “rentrer au plus vite” dans leur pays.»

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Cette communication du centre de recherche socio-économique basé à Esch-sur-Alzette intervient dans un climat géopolitique pour le moins instable lié notamment, mais pas seulement, à la guerre en Ukraine. Le Liser appuie son propos sur des statistiques réalisées par l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

5.000 demandes de protection temporaire

Ainsi, on peut lire qu'à la «mi-2022, plus de 100 millions de personnes dans le monde étaient en situation de déplacement forcé, dont 32,5 millions de réfugiés et 5 millions de demandeurs d'asile». S'il ne peut évidemment pas accueillir toute la misère du monde, le Grand-Duché en prend sa part comme l'atteste le Liser : «Depuis l'année 2000, le Luxembourg est l'un des pays de l’OCDE qui reçoit le plus grand nombre de demandeurs d'asile par rapport à sa population – environ 3.500 demandes d’asile par million d’habitants.»

À ces requêtes s'ajoutent, en raison du conflit entre l'Ukraine et la Russie, quelque «5.000 demandes de protection temporaire déposées auprès du ministère des Affaires Étrangères». Toutes de ressortissants ukrainiens.

Cette arrivée massive serait donc une réelle opportunité pour le Luxembourg qui, comme d'autres pays de l'Union européenne, cherche à attirer de nouveau talents. «Les réfugiés en général, et les Ukrainiens en particulier, peuvent contribuer positivement et rapidement à l’économie des pays qui les accueillent», stipule le Liser à condition de s'appuyer sur des «données probantes et sur les enseignements tirés de l’expérience d’autres pays».

Évidemment, cela passe par une politique d'accueil et d'intégration - ou de vivre-ensemble - adaptée. Et là, le Liser lui-même se pose la question : «Que faire pour faciliter cette intégration ?» Bien plus qu'une solution clé en mains, il donne des pistes de réflexion. «Il a été démontré que des conditions d’accueil défavorables ou des restrictions temporaires à l’emploi peuvent freiner considérablement l’intégration économique et sociale des réfugiés.»

Cours de langue et citoyenneté

Une intégration professionnelle, mais aussi culturelle. «Les travaux existants ont également mis en évidence l’importance des cours linguistiques», mais aussi, de l’accompagnement «vers l’acquisition de la citoyenneté».

Ce travail doit, dans le cas des réfugiés ukrainiens, se faire autant que possible en collaboration avec leur pays d'origine. «L’intégration réussie place les réfugiés dans des conditions optimales pour participer à la reconstruction de leur pays d’origine», peut-on lire dans le rapport du Liser tout en faisant remarquer que «durant la période post-conflit, l’intégration peut influer négativement sur le nombre de candidats à la migration de retour».

Se basant sur des crises passées, le Liser assure que «ces retours (...) de réfugiés bien intégrés économiquement contribuent à la diffusion d’idées, de connaissances et de technologies» et qu'ils «stimulent la productivité des entreprises existantes et favorisent l’entrepreneuriat dans les pays d’origine».

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Enfin, le Liser estime que «si la communauté internationale est réellement déterminée à aider l'Ukraine et à contribuer ainsi aux efforts massifs de reconstruction post-conflit, la bonne approche consiste à donner aux réfugiés les moyens d'atteindre leur plein potentiel dans le pays d'accueil».

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