Comment apporter de l'aide aux civils ukrainiens?
Associations, municipalités, ONG... Les appels aux dons se multiplient dans la Grande Région, permettant à chaque habitant qui le souhaite d'apporter de l'aide aux réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre.
Aux quatre coins de l'Europe, les initiatives de solidarité en faveur des Ukrainiens se multiplient, comme ici, à Hanovre, en Allemagne. © PHOTO: dpa
Ils seraient un million, selon l'ONU, à avoir fui les bombardements russes, pour devenir des réfugiés dans leur propre pays. En six jours d'offensive, 660.000 Ukrainiens supplémentaires auraient afflué vers les pays voisins, majoritairement en Pologne, a indiqué le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) ce mardi. Face à ces milliers de civils qui fuient la guerre, la solidarité s'organise pour pouvoir nourrir, loger ou encore transporter ces évacués.
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Alors que le nombre de réfugiés ukrainiens devrait considérablement augmenter ces prochains jours, une véritable catastrophe humanitaire se profile en Ukraine. Si des milliers de kilomètres séparent la Grande Région de Kiev, les appels à la solidarité n'ont pas tardé à affluer de la part des associations, municipalités, commerces et ONG locales, afin de pouvoir organiser ces bonnes volontés. Tour d'horizon des initiatives de soutien aux victimes de la guerre.
Au Luxembourg
Elle s'active depuis les premières heures du conflit. L'asbl LUkraine a lancé un appel aux dons d'argent, mais également de matériel. Sur son site (en anglais), l'asbl répertorie l'équipement nécessaire pour les kits de premiers secours (garrots, bandages, médicaments), mais également pour les réfugiés (matelas, duvets, sous-vêtements), et pour les combattants ukrainiens (gilets pare-balles, casques, caméras infrarouges). Ce matériel peut être déposé entre 9h et 17h, du lundi au vendredi, au dépôt 12, rue de la Montée, à Kayl.
Dans cet esprit, la Kulturfabrik a ouvert un point de collecte, dont l'initiative est soutenue par la Ville d'Esch-sur-Alzette, au sein de ses locaux depuis le jeudi 3 mars. Les dons récoltés sont ensuite distribués par LUkraine asbl. Du matériel de couchage, du matériel médical, des produits d'hygiène (gels douche, serviettes de bain, masques réutilisables, etc.) et des boîtes en carton peuvent ainsi être déposés du lundi au vendredi, de 9h à 19h au sein du centre culturel.
Tract distribué lors du rassemblement de soutien au peuple ukrainien organisé samedi 26 février à Luxembourg-ville. © PHOTO: Viktor WITTAL
Dans cet esprit, la Kulturfabrik a ouvert un point de collecte, dont l'initiative est soutenue par la Ville d'Esch-sur-Alzette, au sein de ses locaux depuis le jeudi 3 mars. Les dons récoltés sont ensuite distribués par LUkraine asbl. Du matériel de couchage, du matériel médical, des produits d'hygiène (gels douche, serviettes de bain, masques réutilisables, etc.) et des boîtes en carton peuvent ainsi être déposés du lundi au vendredi, de 9h à 19h au sein du centre culturel.
Mais ces dons ne sont pas la seule façon d'aider les réfugiés ukrainiens. LUkraine est à la recherche de conducteurs pour transporter des personnes au Luxembourg, depuis la Pologne. L'asbl propose aussi aux personnes qui le peuvent d'héberger des réfugiés. Pour organiser cet élan de solidarité, LUkraine a créé un groupe Facebook, qui rassemble déjà plus de 1.200 membres, prêts à offrir leur aide pour trouver un toit aux réfugiés.
De son côté, Caritas Luxembourg, qui a déjà débloqué une aide de 50.000 euros, s'attend à ce que «des centaines de milliers de personnes, voire des millions, soient contraintes de quitter leur domicile». L'association a lancé un appel aux dons sur son site internet, et travaille en collaboration avec Caritas Ukraine et Caritas Moldova, afin d'organiser l'aide sur place. Un médecin de Caritas Luxembourg est à la frontière moldave, dimanche 27 février, où il coordonne l'aide de l'association, tandis que 50.000 réfugiés ont déjà franchi la frontière moldave, selon les estimations.
Un site internet a également été créé par Powerlab, une entreprise luxembourgeoise spécialisée dans la communication digitale. Baptisée help-ukraine.io, cette plateforme de e-commerce répertorie des produits de première nécessité qu'il est possible d'acheter. Trousses de premier secours, masques chirurgicaux ou sacs de couchage, ces équipements humanitaires seront ensuite acheminés et distribués deux fois par semaine à la population civile, à Kiev ou à Kharkiv. Powerlab se chargera du transport de la marchandise jusqu'à la frontière ukrainienne. L'entreprise indique par ailleurs dans un communiqué que la liste de produits proposée sur le site sera régulièrement mise à jour et étoffée pour correspondre au mieux aux besoins des civils.
Une collecte de denrées alimentaires non périssables, de vêtements chauds, de chaussures, mais également d'articles d'hygiène est par ailleurs organisée du 7 au 13 mars par le Nordstrooss Shopping MIle à Marnach, en collaboration avec le Comité national de défense sociale. Initialement prévu comme une collecte de vêtements pour la ''Kleederstuff'' de Troisvierges, le projet s'est élargi pour venir en aide aux réfugiés de la guerre en Ukraine. Les dons peuvent être déposés du lundi au samedi de 10h à 18h et le dimanche de 9h à 13h. Ils seront ensuite acheminés par un groupe de bénévoles, en collaboration avec la commune de Troisvierges, jumelée avec la ville polonaise Strzyżów, dans la région frontalière entre la Pologne et l'Ukraine, lundi 14 mars.
L'ONG Médecins sans frontières Luxembourg a également lancé un appel aux dons. «Profondément préoccupée par les conséquences du conflit pour la population et les communautés ukrainiennes», MSF Luxembourg a activé son fonds d'urgence, permettant «d'agir plus rapidement». Ainsi, 82% de l'argent collecté via les dons est directement utilisé sur le terrain, où des équipes sont déployées et prêtes à intervenir en Russie, Biélorussie, Pologne ou encore en Hongrie.
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La Croix-Rouge luxembourgeoise œuvre aussi également en Ukraine avec son équipe à Kramatorsk, où l'association «achète des bougies et des lampes pour permettre aux familles qui habitent la zone de s'évacuer dans les « bunkers » si besoin». Plus de 250 familles ont déjà reçu du charbon de bois pour se chauffer. Pour soutenir son action, la Croix-Rouge a également lancé un appel aux dons.
Au vendredi 4 mars, elle annonçait avoir déjà pu faire parvenir 350.000 euros à la Croix-Rouge ukrainienne dans la première semaine suivant le début des combats. «Une aide substantielle, mais qui est très loin de couvrir les besoins», note l'organisation, qui est active en Ukraine depuis près de 30 ans. Pour continuer à récolter des fonds pour venir en aide aux Ukrainiens, la Croix-Rouge luxembourgeoise et la Philharmonie, organisent, avec l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, un concert de bienfaisance le 18 mars prochain. Les bénéfices engrangés par les tickets, vendus au tarif unique de 49 euros, serviront à soutenir les initiatives de la Croix-Rouge sur place.
Handicap International travaille de son côté au déploiement d'une mission exploratoire en Ukraine et dans les pays frontaliers, à savoir la Roumanie, la Pologne et la Moldavie. Deux équipes donneront ainsi la priorité aux populations les plus vulnérables affectées par le conflit, dont les familles déplacées, les réfugiés, les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées. Afin de pouvoir assurer cette mission d'urgence, qui permettra notamment à s'assurer de l'inclusion des personnes handicapées dans l'aide humanitaire, Handicap International Luxembourg a mis en place une campagne de dons.
Ukrainka asbl, l'Union des femmes ukrainiennes au Luxembourg, a également lancé une collecte de dons. Des dons qui visent notamment à financer l'envoi de matériel médical pour soutenir les hôpitaux et les orphelinats ukrainiens.
Les 7,5 millions d'enfants que compte l'Ukraine ne sont pas laissés sur le carreau. Unicef Luxembourg s'est déjà mobilisé en avançant 100.000 euros pour soutenir les équipes d'Unicef en Ukraine. Un appel aux dons a également été lancé pour soutenir les enfants d'Ukraine en leur fournissant du matériel d'urgence.
En Belgique
Du côté belge aussi, on se mobilise pour venir en aide à la population ukrainienne qui fuit la guerre. Ainsi, à Virton, le maire faisant fonction,Vincent Wauthoz, a invité les habitants de sa commune à accueillir chez eux des réfugiés et à se manifester via un formulaire. Ce dernier a également indiqué qu’un premier état des lieux des capacités d'accueil en province de Luxembourg sera réalisé ce mercredi par le gouverneur de la province de Luxembourg.
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A Arlon, dans le chef-lieu de la province luxembourgeoise, un mouvement de solidarité s’est créé pour venir en aide aux Ukrainiens. Un compte a été ouvert par le Rotary Club de la région afin de récolter des dons.
Autre bel exemple de solidarité: le personnel d'un restaurant de la région a fait don des pourboires reçus pour soutenir la population ukrainienne.
En France
En Moselle également, les initiatives de solidarité ne manquent pas. La Ville de Metz et l'Eurométropole ont ainsi lancé leur appel aux dons. En collaboration avec d'autres villes du Sillon Lorrain comme Thionville, Terville, Nancy, ou encore Epinal, les deux collectivités territoriales ont organisé un convoi humanitaire à destination des pays frontaliers de l'Ukraine, dont la Roumanie ou la Pologne. Mardi 8 mars, ce convoi de quatre bus a rejoint Metz avec plus de 200 réfugiés ukrainiens à son bord. Ces derniers ont été pris en charge au complexe Saint-Symphorien, tandis que l'organisation des hébergements se met en place.
L'association Echanges Lorraine Ukraine œuvre également via un groupe Facebook, où les Mosellans sont de plus en plus nombreux à apporter leur aide. Proposition de dons, d'hébergement, mais également appels aux dons de matériels, l'aide s'organise. L'association indique également sur son site internet qu'elle souhaite venir en aide à l'armée ukrainienne. Pour ce faire, elle recherche des dons d'argent, mais également de matériel, comme des trousses de secours, des gilets pare-balles, ou des casques de sécurité.
Des initiatives plus globales, à l'image de formulaires, proposent de répertorier les bonnes volontés afin de concentrer les efforts des donateurs.