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Créer une nouvelle métropole transfrontalière d'ici 2030

Au cours de la décennie à venir, l'espace compris entre Mondercange et Boulange, côté français, sera le cœur d'une nouvelle zone d'habitations qui devrait accueillir 35.000 nouvelles personnes. Le projet a été présenté ce jeudi. Explications.

Pour Claude Turmes, l'IBa va permettre de redynamiser un territoire qui pourrait être un modèle au niveau européen.

Pour Claude Turmes, l'IBa va permettre de redynamiser un territoire qui pourrait être un modèle au niveau européen. © PHOTO: Chris Karaba

Didier Hiegel

«Révolutionnaire», «innovant», «un modèle pour l'Europe», c'est ainsi qu'a été défini l'espace compris entre Mondercange et Boulange et qui devrait donner naissance à une métropole transfrontalière de 170 km2. Selon les prévisions évoquées, ce jeudi à Belval, cette zone qui compte aujourd'hui près de 100.000 habitants devrait en accueillir 35% de plus d'ici à 2030.

Dans ce nouvel espace ainsi créé à partir des douze communes parties prenantes au projet, il s'agit d'imaginer ce que sera le tissu urbain et architectural. Un impératif toutefois a été retenu par les autorités luxembourgeoises et françaises, «la production de logements abordables», comme l'a indiqué Henri Kox (Déi Gréng). C'est pourquoi, le ministère du Logement est lui aussi engagé dans le projet.

Un nouveau «Pacte logement»

«Le défi fondamental est celui du logement abordable», a martelé le ministre qui a indiqué que son ministère était en phase de réflexion avancée au sujet d'un nouveau «Pacte logement». «Nous avons déjà engagé plus de 400 millions d'euros ces dix dernières années. Nous allons poursuivre sur des investissements du même ordre, mais avec l'optique d'habitations qui resteront dans les mains du domaine public.» Pour l'instant à l'heure des réflexions, Henri Kox prendra son bâton de pèlerin pour «aller à la rencontre des communes et présenter des projets».

N'ayez pas peur d'expérimenter et de vous tromper

Pour dessiner ce qui devra être «un modèle pour l'Europe», comme l'a indiqué Claude Turmes (Déi Gréng), le ministre de l'Aménagement du territoire, c'est l’International Bauhausstellung (IBA) qui servira de «laboratoire» aux concepts créatifs et innovants dans les domaines de l'architecture, de l'urbanisme et du développement territorial.

L'IBA est apparue en Allemagne en 1901 et a gagné en popularité tout au long du XXe siècle. Ses «expositions», qui n'en sont pas vraiment, sont des méthodes pour repenser globalement l'aménagement d'une région ou d'une ville, comme ce fut le cas à Berlin dans les années 1980.

«Cet outil va stimuler la réflexion dans cet espace transfrontalier urbain, partageant une identité commune, pour aller vers un aménagement plus coordonné, plus organisé», a encore souligné Claude Turmes qui appelle de ses vœux une deuxième grande agglomération dans le sud du pays pour faire le pendant, en termes de dynamisme démographique et économique, à la capitale.

Deux ans de préfiguration, dix ans de réalisation

La phase de préfiguration, débutée ce jeudi, arrivera à terme dans deux ans, pile pour Esch 2022, capitale européenne de la culture. Le projet de la métropole transfrontalière est cofinancé à parts égales par le Luxembourg et la France, à hauteur de 310.000 euros.

«Si vous avez de la chance, le projet arrivera à terme au milieu des années 2030», a commenté Thomas Siewert, l'architecte et urbaniste allemand qui a codirigé l'IBA Emscher Park, dans la Ruhr. «C'est une nouvelle frontière qui s'ouvre. N'ayez pas peur d'expérimenter et de vous tromper, mais n'oubliez pas: tout doit être adapté à un espace de vie agréable. L'ancrage émotionnel est impératif.»

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