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La désaffiliation des chauffeurs frontaliers inquiète

Faute d'accord avec les pays limitrophes, plusieurs centaines de chauffeurs routiers et conducteurs de bus ne bénéficient plus de l’intégralité des prestations sociales depuis près de douze mois. Pour la CLC, comme pour les syndicats, il y a urgence à agir.

Le LCGB et la CLC reprochent au gouvernement sa position attentiste concernant le sort de ces travailleurs.

Le LCGB et la CLC reprochent au gouvernement sa position attentiste concernant le sort de ces travailleurs. © PHOTO: Guy Jallay

(MD et ASdN) - Si elle n'a été dévoilée publiquement que le 31 mars dernier dans une réponse parlementaire, la situation perdure depuis plus d'un an. Depuis le mois de mai dernier, plusieurs centaines de chauffeurs routiers et conducteurs de bus frontaliers ne sont en effet plus affiliés à la sécurité sociale luxembourgeoise. A savoir, ceux employés au Grand-Duché, mais effectuant au moins 25% de leur travail dans leur pays de résidence. Avec pour conséquence, la perte du congé parental ou des allocations familiales. Des conditions que la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) juge «inacceptables» dans un communiqué publié ce mardi.

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En cause, selon l'organisation patronale, l'absence d'«accords bilatéraux». L'objectif de ces derniers viserait en effet à déroger à un règlement européen qui «ne tient manifestement pas compte de la taille et de la spécificité du Luxembourg», souligne la CLC avant de rappeler qu’un chauffeur qui roule à l’échelle internationale se trouve «vite au-delà des frontières».

Pour les représentants du patronat, le principal risque est donc de voir ces chauffeurs frontaliers quitter le Luxembourg. Leur travail est pourtant «d’importance systémique» pour le pays, rappelle la CLC, évoquant l'approvisionnement des supermarchés, le transport du matériel sanitaire ou encore des vaccins nécessaires à la sortie de la crise.

Du côté des entreprises, cette absence d'accords pourrait également être lourde de conséquences. Certaines pourraient en effet être amenées à «cesser leur activité», alerte la fédération. La conjonction d’une base de salaire luxembourgeois et de charges patronales étrangères «quasiment triplées» n’étant «pas économiquement viable».

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Si la CLC appelle le gouvernement à agir au plus vite, cette situation a d'ores et déjà été dénoncée par le LCGB au début du mois. Le syndicat luxembourgeois reprochant à Romain Schneider (LSAP) une attitude indifférente à cette problématique en se cachant derrière un cadre légal.

Fin mars, le ministre de la Sécurité sociale assurait néanmoins que des négociations avec les pays voisins étaient «en cours», mais que les réponses «se faisaient attendre». Selon le gouvernement, seules 800 personnes seraient concernées. La CLC, elle, dénombre plus de 5.600 routiers (4.818) et chauffeurs de bus (877).

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