La province de Luxembourg adopte peu à peu les bodycams
Une soixantaine de caméras-piétons vont être distribuées aux agents des zones de police Famenne-Ardenne et Semois et Lesse. S'il doit encore être approuvé par chaque commune, le dispositif vise notamment à protéger les policiers.
Le dispositif a été adopté en 2018 en Sarre, et a été déployé en France en juillet dernier. © PHOTO: AFP
Après plusieurs mois d'essai, deux zones de police de la province de Luxembourg ont décidé d'ajouter les bodycams à l'équipement de leurs agents. Fixées à la tenue des policiers, ces caméras de la taille d'un poing filment en permanence les interventions, permettant ainsi de disposer de preuves en cas de problème.
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Soulignant une «insécurité grandissante» vis-à-vis de ses équipes, Daniel Sommelette voit dans ce dispositif un moyen de prévenir «les violences verbales et physiques» à l'encontre des policiers, indique-t-il au journal La Meuse. Le chef de corps de la zone de police Famenne-Ardenne souhaite donc en acheter «une trentaine», pour un budget total de 30.000 euros, chaque unité coûtant «environ 1.000 euros». Une commande similaire à celle de son homologue de la zone de police Semois et Lesse, Vincent Léonard.
Travaillant sur ce projet «depuis deux ans», celui-ci espère être opérationnel «d'ici à la fin de l'année». Pointant lui aussi du doigt une «augmentation des faits de rébellion et de violence», le chef de corps de Semois et Lesse voit dans ces caméras un moyen de prouver que ses hommes agissent «toujours dans le cadre de la loi». «C'est un outil formidable qui, je l'espère apportera plus de sérénité chez nos policiers.»
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Reste à convaincre les communes. Le déploiement des bodycams doit en effet être validé par chaque conseil communal, ce à quoi s'attelle Daniel Sommelette. D'après lui, «cinq communes dont Vielsalm» ont déjà approuvé l'utilisation des caméras-piétons. «Evidemment si l'une ou l'autre commune refuse le projet, nous ne les utiliserons pas lors d'une intervention sur ce territoire communal». Les dispositifs d'enregistrement resteront alors au vestiaire.
Ailleurs en province de Luxembourg, l'heure est encore à la réflexion. André Mathieu, chef de corps de la zone Centre-Ardenne précise que le sujet sera abordé «lors du prochain conseil de police», prévu début octobre. De son côté, le nouveau chef de corps de la zone de police d’Arlon/Attert/Habay & Martelange, Michaël Colllini, espère que des tests «soient mis en place prochainement». Son prédécesseur, Jean-Yves Schul, indiquait en mars vouloir «faire les choses proprement».
Nommé depuis à la tête de la zone de police de Gaume, il entend définir au préalable «un cadre d'utilisation» avec le syndicat de police. Evoquant une procédure «très lourde d'un point de vue de la légalité», l'officier souhaite réglementer l'utilisation des images avant tout déploiement, les caméras pouvant enregistrer «des informations sensibles et privées comme l’intérieur du domicile d’une personne».
Même son de cloche de l'autre côté de la frontière, au Grand-Duché, où le ministère de la Sécurité intérieure réfléchit encore à un cadre légal avant d'adopter le dispositif. La Sarre a quant à elle adopté les bodycams depuis 2018, tandis que la France a commencé à en équiper ses agents en juillet dernier.