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Le covoiturage file de travers vers l'A6

Si le Luxembourg développe une voie réservée au covoiturage sur son autoroute à l'Ouest du pays, il aimerait le faire à gauche de la route. Sauf que, côté belge, la bande réservée est à droite... Aux Ponts et Chaussées de solutionner la liaison.

Les Belges ont fait le choix de dédier la file de droite au covoiturage, les Luxembourgeois voudraient le faire côté gauche...

Les Belges ont fait le choix de dédier la file de droite au covoiturage, les Luxembourgeois voudraient le faire côté gauche... © PHOTO: Photo archives : Pierre Matgé

Patrick Jacquemot

Quand ce n'est pas la ligne Bruxelles-Luxembourg qui préoccupe le ministre de la Mobilité, voilà l'aménagement de l'autoroute qui lie les deux pays qui pose souci à François Bausch (Déi Greng). En effet, l'écologiste n'a pas encore trouvé la bonne solution pour que se dessine une voie dédiée au covoiturage sur l'A6. Et le problème relève d'une question de bon sens. Du genre de celles que se pose un conducteur européen qui débarque au Royaume-Uni : quelle voie suivre?

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En effet, les autorités belges ont fait le choix de doter la portion frontalière de l'E411 d'une voie dédiée à ceux qui roulent à plusieurs dans un seul véhicule du côté droit de l'autoroute. Empruntant l'espace potentiellement dédié à la bande d'arrêt d'urgence. Covoitureurs, motards et taxis sont les seuls autorisés à emprunter cette file jusqu'à la frontière (Sterpenich) à l'Ouest du Grand-Duché. «Mais nous n'envisageons pas de suivre ce modèle», a dernièrement glissé le ministre luxembourgeois à son homologue, Georges Gilkinet.

Pas gagné pour Sterpenich

Non, créer un P+R juste à la place de l'ancien poste de douanes à Sterpenich, n'est pas une option qui a les faveurs du ministre des Transports belge. Et Georges Gilkinet n'a pas manqué de le faire savoir lors de son escale luxembourgeoise, jeudi. «Ce n'est pas bon d'avoir un grand parking qui n'ait pas de correspondance avec des trains», tranche le politicien Ecolo. L'idée n'étant pas de donner la priorité à l'auto, mais plutôt au rail. «Je serai donc plutôt favorable à des stationnements facilités à proximité des petites gares qui sont sur l'axe Belgique-Luxembourg». De son côté, François Bausch s'est déjà prononcé en retenant plus favorablement le développement du P+R de Viville comme meilleure alternative.

Pas question de nier l'intérêt de l'initiative toutefois. «On prolongera ce couloir», réaffirme François Bausch. Seulement, les spécificités de la portion luxembourgeoise qui pourrait être concernée sont telles que mieux vaudrait voir les covoitureurs rouler «tout à gauche ou même au centre». Mais pas à droite. En cause : «les nombreux échangeurs» qui ne manqueraient pas de poser problème alors à qui veut sortir ou s'engager sur l'A6. «Ces entrées-sorties créeraient un obstacle, là où nous voulons aider à fluidifier le trafic.» Logique.

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Alors comment «souder» les deux liaisons? La question est sur le bureau des ingénieurs des Ponts et Chaussées qui devront trouver une solution «d'ici quelques mois», assure leur ministre de tutelle. Sachant que tel qu'annoncé officiellement le chantier doit débuter cette année.

Un vice-Premier qui a déjà annoncé que l'élargissement de l'A3 (qui débutera au semestre prochain) a lui aussi vocation à permettre l'ouverture d'une voie dédiée aux transports en commun et au covoiturage. Côté Sud cette fois. Au moins, question azimuth tout le monde est d'accord.

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