Les Belges invités à ne pas traverser la frontière
Alors que le taux d’infection au covid-19 est élevé dans sa région limitrophe avec le Luxembourg, la Belgique demande à ses habitants de restreindre leurs voyages au Grand-Duché.
Un accord sur la prolongation du télétravail pourrait être discuté par Pierre Gramegna (DP) et son homologue belge, en visite ce mardi au Luxembourg. © PHOTO: Anouk Antony
(ASdN) - Les résidents belges s'infecteraient-ils au Luxembourg ? C'est du moins ce que semble croire le virologue et porte-parole du gouvernement fédéral belge sur la pandémie. Lundi, le Dr Yves Van Laethem, a ainsi conseillé aux Belges d’éviter de se rendre dans des zones à haut risque, et «tout particulièrement au Grand-Duché de Luxembourg».
S'il ne dispose d'aucune preuve de sa théorie, le Dr Van Laethem a néanmoins déclaré qu’elle devrait être examinée de plus près. La semaine dernière, les infections ont en effet augmenté de 19% dans la province de Luxembourg, en particulier chez les travailleurs de plus de 40 ans. «Ceci s'explique peut-être par les contacts extrêmement fréquents avec le Luxembourg» a-t-il argumenté, évoquant les quelque 49.000 frontaliers installés en Belgique.
Hasard du calendrier, le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem, doit se rendre ce mardi au Luxembourg pour rencontrer son homologue Pierre Gramegna (DP). A l'occasion de cette rencontre, une prolongation de l’accord fiscal pour faciliter le télétravail pourrait être discutée, à l'instar de celui annoncé lundi avec la France. Pour l'heure, les frontaliers belges peuvent télétravailler sans conséquences fiscales jusqu'au 31 décembre 2020, contre 24 jours par an habituellement.
Mais les discussions pourraient également tourner autour de la compensation fiscale que le Grand-Duché verse annuellement à ses voisins belges. Une somme estimée à 91 millions d'euros pour l'année 2019. Pour rappel, celle-ci correspond à une rétrocession accordée dans le cadre de l'Union économique belgo-luxembourgeoise.
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Cet accord vise donc à compenser les pertes de recettes pour la Belgique, causées par des taux et accises plus bas au Grand-Duché. Autrement dit, à réajuster le manque à gagner engendré par les frontaliers belges qui se fournissent en tabac, carburant et alcool au Luxembourg, attirés par les prix plus attractifs. Mais si un accord semblait proche fin octobre, la situation était de nouveau bloquée fin novembre.