Les mesures d'économie se déclinent de Metz à Trèves
Réduire l'éclairage public, abaisser la température des bassins des piscines municipales ou encore limiter le chauffage, autant de gestes qui ont plus ou moins été implémentés dans les différentes villes de la Grande Région face à la hausse des coûts de l'énergie.
Certains quartiers de la Ville de Metz voient désormais leur éclairage public coupé entre minuit et cinq heures du matin. © PHOTO: Shutterstock
Cet hiver, tous les coups sont permis pour réduire le montant des factures d'énergie. Et ça, les municipalités l'ont bien compris. Ces dernières semaines, elles ont été nombreuses à décliner leurs plans de sobriété énergétique. Esch-sur-Alzette a notamment fait le choix de réduire l'éclairage de ses bâtiments publics tandis que Dudelance a pour sa part opté, entre autres, pour la réduction des décorations de Noël.
De part et d'autre des frontières du Luxembourg, les élus locaux de différentes villes ont déjà annoncé leurs mesures visant à faire la chasse au gaspillage énergétique. Tour d'horizon des différentes décisions des municipalités de la Grande Région.
En France
Direction Metz, qui a présenté le 27 septembre dernier un objectif pour le moins ambitieux: celui d'économiser un million d'euros sur sa facture d'électricité. «Il va falloir mettre le turbo», avait d'ailleurs reconnu l'édile, François Grosdidier (LR). Pour y arriver, la Ville a fait le choix d'éteindre l'éclairage public entre minuit et cinq heures du matin dans les quartiers «où il n'est pas nécessaire», comprendre les quartiers principalement résidentiels.
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Dans les prochaines années, cet éclairage public opérera un basculement vers des équipements LED, moins énergivores. Les bâtiments municipaux font pour leur part l'objet d'une baisse du chauffage de deux degrés, là où les crèches, écoles et piscines en perdent un. Malgré ces efforts, la Ville de Metz estime son budget électricité à 14 millions d'euros en 2022, contre les trois millions dépensés pour ce motif en 2020.
La veille, c'est Nancy qui présentait, en conseil municipal, son propre plan de sobriété énergétique. La cité ducale entend baisser sa consommation d'énergie de 10% sur l'ensemble des équipements publics grâce à la mise en place de plusieurs mesures. Cet hiver, certains bâtiments publics, à l'image des musées, des écoles ou des salles de spectacles, seront concernés par une baisse de leur chauffage, tandis que l'éclairage des bâtiments historiques a pour sa part été réduit à partir du 15 octobre, excepté la place Stanislas.
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À l'image de Metz, Nancy entend bien accélérer le remplacement de son réseau d'éclairage par des dispositifs à LED. À partir du 1er novembre, les commerces devront apporter leur pierre à l'édifice en éteignant leurs vitrines et enseignes lumineuses une heure après leur fermeture. Autre mesure notable: la suppression des illuminations de 5h30 à 8h30 lors des fêtes de la Saint-Nicolas, et le remplacement de la patinoire par une patinoire synthétique.
Un peu plus au nord, à Thionville, c'est dès sa conférence de rentrée, le 9 septembre, que Pierre Cuny (Horizons) a présenté ses idées pour faire face à la flambée des prix de l'énergie. Là aussi, la réduction ou diminution de l'intensité de l'éclairage public de minuit à 5h a été privilégiée. Les bâtiments publics, eux, ne sont plus éclairés à partir de 22h, tandis que l'éclairage des stades doit être éteint à partir de 20h, hors entraînement.
Un coup d'accélérateur doit par ailleurs être donné du côté de la rénovation des bâtiments publics afin de réduire leur consommation énergétique. Une autre mesure, plus originale, concerne la collecte des déchets. Celle-ci pourrait être réduite à un passage par semaine contre deux, afin d'économiser le carburant.
En Belgique
Les communes de la province belge de Luxembourg ont, pour leur part, concentré leurs efforts sur la réduction de l'éclairage public. Elles seront en effet 43 sur 44 à éteindre leurs lumières entre minuit et cinq heures du matin, entre le 1er novembre et le 1er mars, afin de réaliser des économies d'énergie.
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Des économies qui peuvent se révéler significatives, dans le cas de certaines localités. En effet, selon les estimations fournies à tvlux.be par le fournisseur d'énergie Ores Luxembourg, Rendeux pourra économiser 7.800 euros là où Arlon évitera de dépenser 157.900 euros. Un montant qui dépend évidemment du nombre de lampadaires que compte la commune, ainsi que de son niveau d'équipement en éclairage LED.
Seule la commune de Bertrix a fait le choix de garder ses lumières allumées pendant la nuit cet hiver. Une décision que les élus locaux ont motivée par la sécurité des citoyens, mais aussi par cohérence avec les axes régionaux qui, eux, resteront allumés. Le bourgmestre, Mathieu Rossignol, a cependant indiqué à tvlux.be que d'autres mesures visant à économiser de l'énergie à long terme font l'objet d'une réflexion.
En Allemagne
Dès la fin du mois d'août, une série de mesures ont été adoptées à l'échelle nationale en Allemagne. Parmi elles, on retrouve le plafonnement de la température à 19 degrés dans les administrations et bâtiments publics, la coupure de l'eau chaude pour se laver les mains ou encore l'interdiction des publicités lumineuses entre 22h et 6h. Les commerces ont pour leur part interdiction d'ouvrir leur porte si leur intérieur est chauffé.
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Direction Trèves, où un plan de réduction des dépenses en énergie a également été dévoilé à la fin du mois d'août, en concordance avec les mesures nationales. Ici aussi, un objectif a été très clairement affiché par la municipalité: celui d'économiser jusqu'à 18% d'énergie. Si les bâtiments municipaux ne pèsent que pour environ 3% de la consommation totale de la ville, ils devront tout de même régler leur chauffage entre 12 et 19 degrés selon l'activité. L'installation de radiateurs électriques visant à compenser cette baisse de chauffage est purement et simplement interdite.
Comme à Nancy, les bâtiments historiques sont plongés dans le noir, à l'exception de la Porta Nigra, emblème de la ville, qui reste illuminée une heure après la tombée de la nuit par des lampes LED. Les services publics municipaux se sont d'ailleurs engagés à utiliser la technologie LED pour l'ensemble de l'éclairage des bâtiments administratifs avant l'hiver. Grâce à cette série d'étapes, la Ville de Trèves envisage une réduction de 13% de sa consommation d'énergie. Pour atteindre les 5% manquants, d'autres mesures devraient être implémentées.