«Quelle que soit la nature du handicap, chacun peut maîtriser un métier»
Metz accueille les Abilympics 2023, des olympiades des métiers réservées aux personnes handicapées. Des délégations de 27 pays sont en lice. Avec l'objectif de montrer que l'insertion professionnelle favorise l'inclusion.
Une petite partie de la délégation française pour les Abilympics 2023, ici en compagnie de la ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnelle, Carole Grandjean. © PHOTO: Abilympics France
Metz accueille, à partir de ce mercredi soir et jusqu'à samedi, les Abilympics 2023. Il s'agit des olympiades des métiers (World Skills) pour les personnes handicapées. La compétition se déroule au parc des expositions. Noël Roger, président d'Abilympics France, nous en dit plus.
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Expliquez-nous, tout simplement, le concept des Abilympics?
C'est un mot un peu barbare, mais c'est relativement simple: il s'agit de la contraction d'habilités et d'olympiades. C'est une compétition de métiers, et non de sports, réservée aux personnes handicapées. Voilà. Cela existe depuis les années 1980, à la demande de l'ONU, et le Japon a initié la démarche. Ces internationaux se déroulent en principe tous les quatre ans. La dernière édition en date, la neuvième, a eu lieu en 2016 à Bordeaux. La dixième édition aurait dû avoir lieu en 2020, mais elle a été reportée, à 2021 puis 2022, en raison de la pandémie de covid-19. La compétition aurait dû avoir lieu en septembre 2022 à Moscou, mais a été annulée en raison de la guerre en Ukraine. La Première ministre Elisabeth Borne a alors manifesté son intérêt pour accueillir les Abilympics et nous a demandé de les organiser.
Noël Roger, président d'Abilympics France. © PHOTO: DR/Abilympics France/Julie Esteban
C'est un mot un peu barbare, mais c'est relativement simple: il s'agit de la contraction d'habilités et d'olympiades. C'est une compétition de métiers, et non de sports, réservée aux personnes handicapées. Voilà. Cela existe depuis les années 1980, à la demande de l'ONU, et le Japon a initié la démarche. Ces internationaux se déroulent en principe tous les quatre ans. La dernière édition en date, la neuvième, a eu lieu en 2016 à Bordeaux. La dixième édition aurait dû avoir lieu en 2020, mais elle a été reportée, à 2021 puis 2022, en raison de la pandémie de covid-19. La compétition aurait dû avoir lieu en septembre 2022 à Moscou, mais a été annulée en raison de la guerre en Ukraine. La Première ministre Elisabeth Borne a alors manifesté son intérêt pour accueillir les Abilympics et nous a demandé de les organiser.
De quelles formes de handicap s'agit-il?
Tous handicaps confondus. Nous ne sommes pas dans une approche de différenciation, mais de métiers. Quelle que soit la nature du handicap, chacun peut maîtriser un métier, avoir des compétences, du talent pour exercer.
La cérémonie d'ouverture a lieu ce mercredi soir puis la compétition démarre jeudi. Quel est le programme?
Nous avons voulu être dans une démarche d'inclusion. Jeudi, il y aura donc les sélections World Skills pour la région Grand Est, avec des jeunes de 16 à 23 ans qui vont concourir. Et vendredi et samedi, il y aura, en même temps, les compétitions World Skills et Abilympics, sur le même espace, au parc des expositions. Ces compétitions durent en moyenne six heures par métier, et chaque pays a droit à deux candidats par métier. C'est ouvert au public, et c'est gratuit.
Skip The Use à la cérémonie d'ouverture
La cérémonie d'ouverture des Abilympics 2023 se déroule ce mercredi soir à 18h aux Arènes de Metz. Les délégations des 27 pays en lice défileront. Un concert est également prévu. Et pas n'importe lequel: Skip The Use sera sur scène!
Au-delà de la compétition, quelle est la finalité?
En 2021, l'Observatoire des inégalités a montré que la principale cause de discrimination en France -mais cela doit aussi être vrai dans le monde- est le handicap. Par exemple, le taux de chômage est deux fois plus élevé chez les personnes handicapées que chez les personnes valides. Ces Abilympics ont donc un double objectif. Le premier est de donner confiance aussi aux personnes handicapées, leur montrer qu'elles peuvent avoir le même niveau de compétences et d'exercice de leur métier que les personnes valides. Le deuxième objectif, c'est aussi de montrer que la voie de l'inclusion, c'est l'insertion professionnelle. Des entreprises seront présentes. Il y a donc une approche très humaine pour la personne en tant que telle qui se sent valorisée parce qu'elle participe à cette compétition et en même temps, on veut montrer que les personnes handicapées peuvent s'insérer dans les entreprises, comme tout un chacun.
Mise à part l'organisation de cette compétition mondiale, que fait Abilympics France?
Notre principal projet, toujours en cours, est de nous rapprocher de World Skills, toujours dans cette démarche d'inclusion. Dans les mois à venir, il va y avoir une fusion entre World Skills et Abilympics, il n'y aura plus qu'une seule structure associative pour permettre aux personnes handicapées d'intégrer les sélections régionales World Skills.
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Justement, d'une manière plus générale, quel constat dressez-vous de la politique d'inclusion en France?
Je l'abordais un peu en parlant de l'Observatoire des inégalités, ça reste compliqué. La loi règle un certain nombre de problèmes, mais pas tous. Nous voulons montrer que quand un chef d'entreprise recrute une personne handicapée, c'est en raison de ses compétences, pas de son handicap. Le constat que l'on peut également faire, c'est que 80% des handicaps viennent d'un accident ou d'un problème de la vie quotidienne et ne sont pas «originels». Et dans ces cas-là, la personne handicapée rencontre des problèmes de reconversion, de formation, de reprise en main. Pour les accompagner, il faut pousser les portes de la formation et des entreprises.