Ressource en eau en Moselle: un appel à la sobriété
Si la situation n'évolue pas favorablement d'ici la fin du mois de mars, des mesures de restriction de l'usage de l'eau pourraient être prises par les services de l'Etat.
Le niveau des cours d'eau (ici la Moselle à Thionville), bas pour la saison, inquiète notamment. © PHOTO: Pascal Mittelberger
Si, au Luxembourg, l'état des nappes phréatiques est surveillé de près mais n'inspire pas d'inquiétude pour le moment, la situation en France en général et en Moselle en particulier fait tenir un autre discours aux représentants de l'Etat. Le préfet Laurent Touvet appelle ainsi à «faire preuve dès à présent de sobriété dans les usages de l’eau», alors que des recommandations plus poussées, voire des restrictions pourraient être décidées dans les semaines à venir.
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En effet, en fin de semaine dernière, jeudi 9 mars, le préfet de la Moselle a réuni le comité départemental de la ressource en eau, soit les différents acteurs de la gestion de l'eau sur le territoire. Objectif: «anticiper et prévenir les risques de sécheresse».
Il faut dire que le bilan du mois de février dans le département interpelle: «En moyenne, seulement 11 millimètres de précipitations ont été relevés en Moselle, ce qui en fait le troisième mois le plus sec depuis 1959», indique la préfecture. Un niveau très faible, après un été 2022 déjà marqué par la sécheresse et un automne-hiver qui n'a pas permis une recharge optimale des nappes phréatiques.
Ainsi, dans son bulletin sur l'état des nappes d'eau souterraine en date du 1er mars, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) constate que, au niveau national, leurs niveaux «restent sous les normales avec 80% des niveaux modérément bas à très bas. La situation s’est dégradée du fait de l'absence de précipitations efficaces en février». C'est le cas de la Lorraine, où ce niveau des nappes est qualifié de «bas».
L'état des nappes d'eau souterraine en France au 1er mars 2023. © PHOTO: Illustration: document BRGM
Quel impact auront les précipitations de mars?
Néanmoins, depuis cette réunion du jeudi 9 mars, et depuis le début du mois de mars en général, la pluie a rythmé bon nombre de journées et les nuits en Moselle, notamment lundi avec un épisode de vigilance orange aux orages et aux fortes précipitations.
Dans son point de situation en date du 15 mars, la direction de la climatologie et des services climatiques de Météo France explique ainsi que «les précipitations qui se sont produites depuis le début du mois de mars ont permis de ré-humidifier les sols (à ne pas confondre avec les nappes, NDLR) de façon importante». La situation générale à l'échelle nationale est «normale pour la saison» mais il y a de fortes disparités selon les régions. Et l'on apprend que, au début de cette semaine, «les sols étaient toujours plus secs que la normale» dans le Grand Est.
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Les prévisions de Météo France indiquent encore de la pluie à Metz et dans le département pour le week-end à venir et surtout pour la semaine prochaine. Quel en sera l'impact sur les sols, sous-sols ou les cours d'eau ? Le bilan météorologique et hydrologique du mois de mars devrait apporter des éléments de réponse.
D'ailleurs, le préfet de la Moselle Laurent Touvet réunira à nouveau le comité de la ressource en eau sous trois semaines «pour prendre des décisions de recommandation et de restriction des usages de l’eau si les conditions météorologiques des prochaines semaines restaient défavorables».