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Lancée par une usagère

TER des frontaliers: la pétition atteint les 3.800 signatures

Pour dénoncer les conditions de transport "déplorables" sur la ligne TER Nancy-Metz-Luxembourg, une travailleuse frontalière, Antonietta Salaris, a lancé une pétition. Celle-ci rencontre un certain succès.

Un TER de la ligne du sillon lorrain en gare de Luxembourg.

Un TER de la ligne du sillon lorrain en gare de Luxembourg. © PHOTO: Guy Jallay/Archives LW

Il y a un peu plus d'une semaine, excédée par de nouvelles perturbations sur la ligne TER Metz-Luxembourg et surtout des conditions de voyage «déplorables», Antonietta Salaris, travailleuse frontalière, lançait une pétition en ligne pour exprimer et partager son ras-le-bol.

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Une démarche qui a rencontré son public. La pétition comptabilise, à ce jour, 3.800 signatures. «En la lançant, je n'ai pas pensé à un objectif chiffré. Mais je ne suis pas étonnée, beaucoup de gens sont dans le même cas que moi», souligne cette usagère qui effectue le trajet Hagondange-Luxembourg tous les jours de la semaine. Hagondange où, souvent, aux heures de pointe matinales, il n'y a presque plus de places assises dans les rames.

Elle espère atteindre 5.000 signatures

De plus, la semaine du 6 au 10 février, catastrophique sur la ligne, a donné encore un peu plus de légitimité à la démarche d'Antonietta, avec une grève le mardi, un accident de personne suivi d'une défaillance technique le mercredi, le déraillement d'un train de chantier le jeudi et enfin une nouvelle grève et une panne le vendredi.

Déraillement et couac de communication

Dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 février, la sortie de voie d'un train de chantier près de Zoufftgen a grandement compliqué le trafic ferroviaire. Tandis que, très tôt jeudi matin, la SNCF expliquait que les perturbations seraient nombreuses et dureraient toute la journée, les CFL, après avoir annoncé l'interruption de la circulation, indiquaient que la situation allait rapidement revenir à la normale.

Interrogées sur ces discours diamétralement opposés, les deux sociétés concèdent un couac de communication. «D'un commun accord, la décision avait été prise d’interrompre la circulation sur le sillon lorrain entre le Luxembourg et la France. La SNCF a ensuite pris la décision de reprendre la circulation sur voie unique en direction et en provenance du Luxembourg. Un fait qui a surpris les CFL», expliquent-elles de concert.

La SNCF et les CFL assurent que «dans le contexte de l’exploitation ferroviaire, des échanges réguliers ont lieu. (...) Les CFL et SNCF ont pour objectif commun de faire évoluer leurs échanges d’information et d’améliorer les communications diffusées aux voyageurs.»

Évidemment, l'effet conjugué des réseaux sociaux et de la médiatisation de la pétition dans la presse ne sont pas étrangers à ce total de signatures. «J'aimerais atteindre, dans un premier temps, les 5.000. Pourquoi pas d'ici une semaine...», ambitionne Antonietta, qui réfléchit aussi à la suite. «Faire une pétition, c'est bien, mais il faut autre chose derrière sinon ça ne sert à rien !»

Un rendez-vous avec les dirigeants ?

Pour la travailleuse frontalière, sa pétition est donc, en quelque sorte, le premier étage de la fusée. «Il faut un maximum de signatures pour avoir un poids, pour que cela puisse me servir.» Pourquoi pas lors d'un rendez-vous avec des dirigeants de la SNCF ou des décideurs politiques. C'est en tout cas l'idée qu'Antonietta a derrière la tête. «Un courrier finirait certainement à la poubelle. Moi, j'ai envie de les rencontrer, physiquement. Quand on voit les réactions et les commentaires à la pétition, on voit bien que tout le monde vit la même situation.»

La pétitionnaire, si elle fait part de son ras-le-bol dans son texte, mise néanmoins sur le dialogue, plutôt que sur les invectives et insultes que l'on peut retrouver sur les réseaux sociaux, par exemple le compte Twitter @TER Nancy-Metz-Luxembourg. Ce qui a conduit la SNCF à revoir le fonctionnement de ce canal d'information à partir de ce lundi 20 février. «Il faut du respect. Mais il faut surtout leur faire comprendre qu'on veut des solutions, rapidement.»

Pas sûr que les propos du nouveau président de la région Grand Est réjouissent Antonietta Salaris : Franck Leroy parle d'un délai de deux à trois ans pour obtenir «un niveau de service bien supérieur avec des rames à deux niveaux».

Fin de l'information en temps réel sur Twitter: toujours des remous

Lundi 13 février, la SNCF a annoncé un changement dans sa façon de communiquer l'info trafic sur la ligne du sillon lorrain. En résumé, exit les perturbations et suppressions de trains données en temps réel sur le compte Twitter @TER Nancy-Metz-Lux. A la place, un nouvel outil est mis en place: le service Flash Info Trafic, qui alertera l'usager via des alertes e-mail et SMS, depuis ce lundi 20 février. Ces alertes automatiques sont «plus précises et plus rapides», assure la SNCF.

Une des raisons de cette évolution semble aussi être les messages virulents qui visaient les community managers quand des perturbations étaient annoncées. «Les insultes et le manque de respect ne sont pas tolérés. Certains abonnés ont ainsi été bloqués, et nous continuerons à privilégier un dialogue constructif et courtois. Il n’est pas prévu de fermeture de notre fil Twitter, mais une évolution de nos outils d’information avec le déploiement d’un nouveau service, Flash Info Trafic», explique la SNCF.

Ce changement dans le fonctionnement de @TER Nancy-Metz-Lux a évidemment fait réagir de nombreux usagers. Certains ont fait part de leur mécontentement via... des insultes.

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