Accord de l'UE pour donner le statut de candidat à l'UE à la Serbie
L'Union européenne va donner son feu vert à la Serbie pour qu'elle obtienne le statut de candidat à l'adhésion à l'UE, a annoncé lundi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.
Jean Asselborn, Alain Juppé © PHOTO: AFP
L'Union européenne va donner son feu vert à la Serbie pour qu'elle obtienne le statut de candidat à l'adhésion à l'UE, a annoncé lundi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.
«Il y a eu accord aujourd'hui» pour que la Serbie obtienne le statut de candidat à l'UE, a dit M. Juppé en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.
La décision d'accorder le statut de pays candidat à la Serbie doit être formellement entérinée mardi à l'occasion d'une réunion des ministres de l'UE chargés des Affaires européennes.
«Sur la Serbie nous étions convaincus depuis longtemps qu'il fallait avancer et conférer à la Serbie le statut de candidat. C'est fait», s'est félicité M. Juppé. «Ce sera un encouragement à Belgrade pour progresser sur la voie de son rapprochement avec l'UE», a-t-il ajouté tout en reconnaissant que Belgrade avait «encore du chemin à parcourir» pour rejoindre l'UE.
«La Serbie a rempli les conditions pour obtenir le statut de candidat», avait déjà estimé le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt, en marge de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères.
«Les Serbes ont fait ce qu'on leur demandait, tout est sur la table», lui a fait écho son homologue luxembourgeois Jean Asselborn.
Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Michael Spindelegger, s'est dit optimiste sur les chances de Belgrade d'obtenir satisfaction et de voir les portes de l'Union européenne s'entrouvrir.
«Je pense que la tendance générale est à présent d'accorder ce statut de candidat à la Serbie», a-t-il dit.
Toutes les décisions en matière d'élargissement de l'UE, y compris l'octroi du statut de candidat nécessitent l'unanimité des Etats déjà membres. Berlin qui bloquait jusqu'ici a envoyé des signaux conciliants la semaine dernière.
Le principal obstacle a été levé vendredi lorsque la Serbie a conclu un accord avec le Kosovo sur deux dossiers très sensibles, la participation de Pristina aux réunions régionales dans les Balkans et la gestion en commun des postes-frontières avec les Kosovars.
Les négociateurs des deux parties sont notamment tombés d'accord pour laisser Pristina prendre part aux conférences concernant les Balkans sans pour autant que Belgrade reconnaisse l'indépendance du Kosovo.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et le président serbe, Boris Tadic, ont prévu de faire une déclaration sur ces sujets lundi soir à Bruxelles.