Allemagne, France et Belgique sous la pression du virus
Plus qu'au Luxembourg, les Etats voisins voient l'infection au SARS-CoV2 prendre une ampleur inédite depuis plusieurs mois. Berlin, Paris et Bruxelles réagissant chacun à sa façon
En Allemagne
L'Allemagne a communiqué, jeudi, un nombre record de nouvelles infections covid avec 50.196 cas supplémentaires en 24 heures, signe de la violence de la vague épidémique qui frappe le pays, selon l'Institut de veille sanitaire Robert Koch. Le nombre de décès en 24 heures s'est élevé jeudi à 235.
C'est la première fois que le seuil de 50.000 nouveaux cas quotidiens est franchi depuis le début de la pandémie alors que l'Allemagne a enchaîné les nombres record d'infections ces derniers jours. La chancelière Angela Merkel avait jugé, mercredi, «dramatique» la reprise des infections dans le pays. «La pandémie se propage à nouveau de façon spectaculaire», avait déploré son porte-parole, appelant les autorités régionales, compétentes en matière sanitaire, à prendre de nouvelles mesures pour endiguer la situation.
Comme au Grand-Duché, la pression est également croissante sur les unités de soins hospitaliers. Cette flambée est notamment attribuée au taux de vaccination relativement faible de la population en Allemagne, un peu plus de 67%. Contre un peu plus de 75% au Luxembourg.
Plusieurs Etats particulièrement touchés, comme la Saxe, la Bavière, et très récemment Berlin, ont introduit de nouvelles restrictions visant les personnes non vaccinées qui sont les premières touchées par ce rebond de la pandémie. Ainsi, à compter de lundi, Berlin va interdire aux personnes non vaccinées l'accès notamment aux restaurants sans terrasse, aux bars, aux salles de sport et aux salons de coiffure. Un test négatif ne permettra plus d'avoir accès à ces lieux publics si les usagers ne sont pas vaccinés ou ne peuvent prouver qu'ils sont guéris de la maladie.
En Belgique
Avec 8.000 nouvelles infections par jour en moyenne, la Belgique retrouve un rythme de propagation du virus qui n'avait plus été atteint depuis un an. Les hospitalisations suivent la même tendance: il y a 2.270 patients covid+ dans les hôpitaux belges (dont 451 en soins intensifs), un niveau que le pays n'avait plus connu depuis mai dernier.
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Entre le 4 et le 10 novembre, selon Sciensano, 204 admissions quotidiennes à l'hôpital de patients atteints du coronavirus ont été enregistrées, en augmentation de 24% par rapport à la période de référence précédente.
Les autorités sanitaires recommandent désormais une dose de rappel de vaccin pour tous, pas seulement pour les plus de 65 ans et les soignants comme cela avait été précédemment décidé. A l'heure actuelle, sur la population globale belge, le taux de vaccination anti-covid atteint les 74,5%.
En France
Le rebond épidémique ne fait plus de doute dans l'Hexagone. Et Paris n'hésite plus à parler de "cinquième vague" désormais. A l’échelle nationale, le taux d’incidence pendant la semaine glissante du 30 octobre au 5 novembre s’est élevé à 75,4 nouveaux cas positifs au Sars-CoV-2 pour 100.000 habitants. Si c’est déjà 1,7 fois supérieur au taux relevé début octobre, celui-ci pourrait être un peu sous-estimé en raison du jour férié lié à la Toussaint la semaine dernière.
Désormais, 80 départements français sont au-dessus du seuil d'alerte. Ce qui explique notamment que le ministère de l'Education ait décidé le retour de l'obligation du port du masque dans les écoles primaires sur l'ensemble du territoire. Une mesure que certains spécialistes préconisent aussi pour les scolaires du Grand-Duché maintenant.
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Le porte-parole du gouvernement français a fait savoir que les contrôles du pass sanitaire allaient s'accentuer dans les prochaines semaines. Mais le principal changement attendu concerne surtout le pass sanitaire des plus de 65 ans. Celui-ci sera désactivé pour les seniors ayant réalisé leur deuxième dose il y a plus de six mois et cinq semaines et n'ont pas fait leur rappel.
Ces deux annonces ont eu un effet immédiat sur la prise de rendez-vous auprès des centres de vaccination français. Avec, notamment, 274.000 demandes gérées sur le site Doctolib, mardi, dans la foulée de l'allocution du président Emmanuel Macron (dont 149.000 rendez-vous pour la «dose complémentaire»).