Après Juncker... Schäuble?
Fin juin, en fin de mandat, déçu et occupé au Luxembourg, Jean-Claude Juncker quittera la présidence de l'Eurogroupe. Et si Wolfgang Schäuble lui succédait?
© PHOTO: Guy Wolff
Fin juin, en fin de mandat, déçu et occupé au Luxembourg, Jean-Claude Juncker quittera la présidence de l'Eurogroupe. Et si Wolfgang Schäuble lui succédait?
L'information est venue jeudi matin de Yacine Le Forestier, de l'AFP, à qui un négociateur a confié: "Si Schäuble est candidat il l'emportera". Ce qui ferait trois Allemands à des postes-clés après ceux qui dirigent la Banque européenne d'investissement, Werner Hoyer, et le mécanisme européen de solidarité, Klaus Regling, ajoute le journaliste.
Le conservateur finlandais, Jyrki Katainen, 41 ans, semblait avoir le profil puisque son pays fait partie de ceux qui ont toujours un triple A. Seul hic apparu en cours de route: sa proximité avec le commissaire européen, Olli Rehn...
A ce poste depuis 2005 malgré vents et tempêtes, M. Juncker ne pas briguera pas de nouveau mandat pour diriger ce conclave des ministres des Finances de la zone euro lorsque le sien s'achèvera fin juin. Il dit avoir connu dans ses fonctions «beaucoup d'irritation, de nombreuses déceptions» même si, affirme-t-il, «ce n'est pas la raison» de son départ. Il dit vouloir se consacrer davantage à la situation au Luxembourg.
Alors qui? Le ministre allemand des Finances? Wolfgang Schäuble avait déclaré mercredi que la Grèce était responsable de ses problèmes et s'est défendu de vouloir sanctionner un pays qui peut-être n'aurait pas dû entrer dans la zone euro.
Le ministre, qui s'exprimait à l'Institut universitaire européen à Florence en Italie, a déclaré qu'il avait eu par le passé des discussions très franches avec le gouvernement grec sur la question de savoir s'il ne serait pas mieux pour le pays qu'il se retire de l'euro et que les autorités grecques s'étaient montres totalement engagées à faire le nécessaire pour rester membres.
"Nous avons montré beaucoup de solidarité avec la Grèce", a déclaré Wolfgang Schäuble en réponse à des questions hostiles du public concernant la position allemande dans la crise grecque. "Tout le monde sait que les vrais problèmes de la société grecque sont en Grèce et non à l'étranger."
Trois Allemands à des postes-clé en pleine campagne présidentielle en France, cela risque pourtant fort de ne pas plaire au président sortant, Nicolas Sarkozy, qui a fait de son rayonnement européen et international un axe fort de son image.