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Bolsonaro harangue des manifestants anti-confinement

Le président brésilien est allé soutenir, dimanche, des manifestants qui, ne respectant pas les règles de confinement, se sont massés devant le quartier général de l'armée à Brasilia pour réclamer une intervention militaire et la fermeture du Congrès.

Jair Bolsonaro conteste l'efficacité du confinement. A l'image d'un certain Donald Trump.

Jair Bolsonaro conteste l'efficacité du confinement. A l'image d'un certain Donald Trump. © PHOTO: AFP

Source AFP

(AFP) - «Nous ne voulons rien négocier» : tel a été le message lancé à la foule, dimanche, par le président d'extrême droite brésilien, debout à l'arrière d'un pick-up, devant des manifestants brandissant des pancartes appelant à «l'intervention militaire avec Bolsonaro». Ces contestataires réclament l'application d'une loi qui a imposé, en 1968, la fermeture du Congrès et supprimé de nombreux droits constitutionnels. «Je suis ici car je crois en vous et vous êtes ici car vous croyez au Brésil», a hurlé le président à quelques mètres de distance de la foule.

Jair Bolsonaro critique constamment les dirigeants du Congrès, les gouverneurs et les maires qui défendent la politique de confinement et de distanciation sociale visant à enrayer la propagation du coronavirus qui a fait plus de 2.400 victimes et contaminé plus de 38.000 personnes dans le pays. Le chef de l'Etat minimise la létalité du virus qu'il qualifie de «gripette» et promeut les rassemblements. Des déclarations proches de celles de Donald Trump, son modèle idéologique.

Le président brésilien s'est exprimé à plusieurs reprises en faveur de la réouverture des commerces et des écoles. «Vous devez lutter pour votre pays. Comptez sur votre président pour faire le nécessaire, afin que nous puissions garantir la démocratie et ce qui nous est le plus cher, notre liberté», a lancé Jair Bolsonaro.

Au cours de son allocution, émaillée de quintes de toux, le chef de gouvernement n'a pas remis en question l'appel à une intervention militaire ou la demande de fermeture du Congrès des manifestants. L'intervention du chef de l'Etat a été condamnée par des responsables politiques et un haut magistrat. «Il est lamentable de constater que le président adhère à des manifestations anti-démocratiques. Il est temps de faire bloc autour de la Constitution contre toute menace visant la démocratie», a écrit sur Twitter l'ex-président Fernando Henrique Cardoso (1995-2002).

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Il s'agit de la «recette parfaite pour une tragédie», a réagi Gleisi Hoffmann, la présidente du Parti des travailleurs (PT) de l'ex-président Lula. Une majorité de 68% des Brésiliens approuvent le confinement malgré son impact sur l'économie, selon un sondage de l'institut Datafolha publié samedi, un peu moins que début avril (76%).

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