Bruxelles débloque plus de 150 millions d'euros pour aider les agriculteurs
Les ministres européens de l'Agriculture étaient réunis mardi à Luxembourg pour définir une indemnisation aux producteurs de légumes dont les ventes se sont effondrées à cause de la bactérie EHEC. Plus de 150 millions d'euros ont été promis: pas assez pour Paris et Madrid.
Dans la foulée de sa rencontre avec les agriculteurs mardi, Romain Schneider, ministre de l'Agriculture, a rejoint le Kirchberg où se tenait un Conseil des ministres européens de l'Agriculture consacré aux aides pour venir en aide aux producteurs de légumes européens dont les ventes se sont effondrées du fait de la bactérie EHEC.
"On va proposer un montant de 150 millions d'euros" d'aides financières pour couvrir les pertes des agriculteurs, a déclaré le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos. Il a toutefois précisé que le chiffre exact dépendrait des estimations des pertes qui seront faites dans les pays. "On va prendre la période de fin mai, marquant le début de la crise, à fin juin" pour calculer le montant des indemnisations, a-t-il ajouté.
"Pour l'Espagne, ce n'est pas assez", a immédiatement réagi la ministre espagnole de l'Agriculture, Rosa Aguilar, en s'en prenant notamment au principe du remboursement de 30% de la valeur des invendus.
Elle a pu compter sur le soutien de Paris et de huit autres pays qui ont réclamé que l'UE indemnise à hauteur de 90 à 100% des pertes. Les producteurs français "ne sont pas responsables de ce qui s'est passé, ils prennent de plein fouet la crise, ils ont droit à une indemnisation à l'euro près", a expliqué le Français Bruno Le Maire.
Les consommateurs luxembourgeois se tournent vers les produits locaux
Alors que les discussions étaient toujours en cours, le ministre de l'Agriculture luxembourgeois, Romain Schneider, s'est livré à un bref point de presse lors duquel il a rappelé que le Luxembourg était solidaire avec les pays principalement touchés par ce problème, à savoir l'Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne et le Danemark «qui devront être les premiers à être indemnisés».
«Toutefois», a-t-il ajouté, «les aides apportées concerneront où qu'il se trouve en Europe chaque producteur resté assis sur des légumes qu'il n'a pu écouler».
Ceci n'est actuellement pas le cas au Grand-Duché qui ne produit que 1 % de l'ensemble des légumes qu'il consomme.
Au contraire, les consommateurs, rendus méfiants par l'affaire des «concombres espagnols», feraient désormais preuve d'un réflexe de repli et auraient, selon Romain Schneider, tendance à privilégier les produits locaux, jugés plus sûrs.
Ce qui n'est donc que bénéfice pour la production nationale.