Ce que l'on sait sur la chute d'un missile en Pologne
Un missile d'origine inconnue a tué deux personnes dans le village polonais de Przewodow, près de la frontière avec l'Ukraine, mardi. Le point sur la chute de ce missile.
Les autorités polonaises ont expliqué mardi que le missile, dont l'origine est toujours inconnue, était "très probablement" de fabrication russe. © PHOTO: AFP
Mardi, un missile d'origine inconnue a tué deux personnes dans le village polonais de Przewodow, près de la frontière avec l'Ukraine, lourdement bombardée par l'armée russe.
Que s'est-il passé ?
Un missile a frappé le village polonais de Przewodow, à environ six kilomètres de la frontière ukrainienne, mardi après-midi, tuant deux hommes. Le site d'informations Gazeta.pl indique que l'explosion s'est produite vers 15h00 GMT dans une installation de séchage de céréales, située près d'une école.
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Le missile est tombé alors que la Russie menait mardi des frappes massives sur les infrastructures civiles ukrainiennes, qui ont laissé des millions de foyers sans électricité. Les missiles russes ont frappé des villes dans tout le pays, dont Lviv (ouest), près de la frontière polonaise.
Qui a tiré le missile ?
La Russie, qui a envahi l'Ukraine le 24 février, a été immédiatement désignée comme suspecte. Mais le président polonais Andrzej Duda a déclaré qu'il n'existait pas de preuve claire désignant l'auteur du tir de missile, qui était «très probablement de fabrication russe».
Le président américain Joe Biden, au sommet du G20 à Bali (Indonésie), a estimé qu'il était «improbable» qu'il ait été tiré depuis la Russie et assuré qu'il allait «déterminer ce qu'il s'est passé exactement».
Le Kremlin a salué la «retenue» de la réaction américaine.
Quelles sont les conséquences ?
L'explosion fait craindre que l'Otan, que la Pologne a rejointe en 1999, soit entraînée dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine. La Pologne est protégée par l'engagement de défense collective de l'Otan, formalisé dans l'article 5 de son traité fondateur, mais la réaction de l'Alliance atlantique sera calibrée en fonction du caractère accidentel ou intentionnel de l'incident.
Une réunion d'urgence des ambassadeurs de l'Otan était en cours mercredi matin pour faire le point sur la situation en Pologne. Cette dernière a placé ses forces armées en état d'alerte renforcé suite à l'explosion. Elle a également convoqué l'ambassadeur de Russie pour des «explications détaillées immédiates».
Qui a dit quoi ?
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié la frappe de missile de «message de la Russie adressé au sommet du G20» en cours en Indonésie.
La Russie a dit n'avoir «rien à voir» dans l'incident, assurant mercredi que le missile avait «sans équivoque» été tiré par un système de défense S-300 des forces ukrainiennes.
«Les frappes de haute précision n'ont été menées que sur le territoire de l'Ukraine à une distance supérieure à 35 kilomètres de la frontière ukraino-polonaise», a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Les débris retrouvés en Pologne «ont été identifiés de manière catégorique par des spécialistes russes (...) comme un élément d'un missile guidé antiaérien des systèmes de défense antiaérienne S-300 des forces armées ukrainiennes», a-t-il ajouté.
La ministre belge de la Défense Ludivine Dedonder a elle aussi déclaré dans un communiqué que l'explosion en Pologne serait due aux «systèmes ukrainiens de défense antiaérienne, utilisés pour contrer des missiles russes». «Les investigations se poursuivent, actuellement rien n'indique qu'il s'agisse d'une attaque délibérée», a ajouté la ministre.
Une réunion d'urgence sur la chute d'un missile en Pologne a été tenue en marge du G20. © PHOTO: AFP
La ministre belge de la Défense Ludivine Dedonder a elle aussi déclaré dans un communiqué que l'explosion en Pologne serait due aux «systèmes ukrainiens de défense antiaérienne, utilisés pour contrer des missiles russes». «Les investigations se poursuivent, actuellement rien n'indique qu'il s'agisse d'une attaque délibérée», a ajouté la ministre.
Les dirigeants des grandes puissances du G7 (Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada, Japon) avaient auparavant tenu une réunion d'urgence sur le sujet en marge du G20. Ils ont exprimé leur solidarité avec la Pologne mais aussi appelé à la prudence en attendant le résultat d'une enquête. «Important que tous les faits soient établis», a tweeté le chef de l'Otan Jens Stoltenberg.