Des menaces de mort contre Juncker
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a dit avoir reçu des menaces de mort en provenance de Grèce, où les mesures d'austérité imposées en échange d'une aide financière extérieure sont très impopulaires.
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Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a dit avoir reçu des menaces de mort en provenance de Grèce, où les mesures d'austérité imposées en échange d'une aide financière extérieure sont très impopulaires.
«Qu'est-ce qu'on peut dire aux Grecs? C'est une bonne question que je me pose souvent, car je reçois beaucoup de courrier des Grecs. Y compris des menaces de mort», a déclaré M. Juncker lors d'une audition devant une commission du Parlement européen à Strasbourg.
La Grèce, écrasée par une énorme dette et incapable de se refinancer sur les marchés financiers qui lui demandent des taux d'intérêt trop élevés, avait obtenu l'an dernier des Européens et du Fonds monétaire international la promesse de 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans, en échange d'un plan d'austérité pour essayer d'assainir ses finances publiques.
Coupes budgétaires et privatisations ne passent pas
Le pays semble parti pour obtenir une nouvelle rallonge financière, mais en échange d'un contrôle accru sur ses dépenses et de nouveaux sacrifices budgétaires.
Dimanche, des dizaines de milliers de Grecs ont encore participé à un gigantesque rassemblement pacifique contre l'austérité dans le centre d'Athènes.
Plusieurs grèves générales ont déjà eu lieu, et les dirigeants du pays sont accusés de le spolier, notamment à cause des importantes privatisations exigées par ses créanciers.
«Plus il y a de privatisations, moins il y a de sacrifices imposés aux plus modestes des Grecs», a souligné M. Juncker.
«Donner de la Grèce à l'extérieur l'image d'un pays qui sait où il va»
Il a par ailleurs appelé à trouver «un consensus sur la voie à emprunter entre les deux grandes familles politiques», afin de «donner de la Grèce à l'extérieur l'image d'un pays qui sait où il va».
«Nous n'arriverons pas à bon port si le consensus entre forces politiques grecques ne s'établit pas», a-t-il prévenu.
Le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, a également appelé de ses voeux un accord entre partis, reconnaissant qu'il y avait «toujours un certain manque de crédibilité concernant la Grèce».
«Si c'est possible en Irlande et au Portugal, pourquoi pas en Grèce?», s'est-il interrogé.