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Deux dirigeants d'Avrox remis aux autorités belges

Arrêtés au Grand-Duché pour l'un, sur la Côte d'Azur pour l'autre, les patrons de la société luxembourgeoise ont été extradés vers Bruxelles où le parquet souhaite les entendre dans le cadre du contrat douteux passé pour la fourniture de 12 millions de masques à l'Etat belge.

Les magistrats veulent notamment savoir si Avrox n'a pas produit de faux documents pour être acceptée comme fournisseur du ministère de la Défense belge.

Les magistrats veulent notamment savoir si Avrox n'a pas produit de faux documents pour être acceptée comme fournisseur du ministère de la Défense belge.

Patrick Jacquemot

Le sort de Laurent Hericord et de son associé Brice Erniquin est désormais entre les mains de la justice belge. Après avoir fait interpeller les deux dirigeants de la société Avrox (basée au Luxembourg) au titre d'un mandat d'arrêt européen, le juge d'instruction qui suit l'affaire depuis Bruxelles ne devrait plus tarder à voir les deux individus recherchés dans son bureau.

Lire aussi :Trois arrestations dans le cadre de l'affaire Avrox

L'administrateur-délégué Brice Erniquin qui avait été interpellé au Grand-Duché, a été transféré dès le lundi 10 mai en Belgique. Et cela «à sa demande» précise une source judiciaire luxembourgeoise. Sitôt entendu, l'homme a été placé en détention provisoire à la prison de Saint-Gilles.

La même perspective attend sans doute son homologue, CEO d'Avrox, qui a été arrêté à Cannes le dernier. Mercredi, la chambre de l'instruction d'Aix -en-Provence a entendu l'intéressé. C'est à elle que revient la décision d'extrader ou non l'individu vers la Belgique.

Le journal Le Soir confirme que «la chambre de l’instruction a ordonné la remise de l’intéressé aux autorités judiciaires belges». Mais il reste à celui-ci quelques jours pour formuler un éventuel pourvoi. Sans cela, «il sera remis à l’Etat requérant (la Belgique) dans un délai de dix jours», indiquent les magistrats français.

Escroquerie ou pas?

Avant la fin du mois donc, la justice belge devrait pouvoir interroger les deux hommes qui, au printemps dernier au début de la crise sanitaire, avaient réussi à décrocher un impressionnant contrat de fourniture de masques auprès du ministère de la Défense belge. Un contrat de quinze millions de pièces en tissu, pour un coût total de près de 32 millions d’euros, qui n'avait pu être honoré ni dans les temps, ni dans les quantités exigées. Pire, la distribution de ces masques avait dû être stoppée en raison de la qualité sanitaire douteuse des accessoires livrés...

Les deux individus, et des complices éventuels, devront répondre des faits de suspicion de faux et usage de faux, escroquerie et entrave à la liberté des enchères qui leur sont notamment reprochés.

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