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Emotion et devoir de mémoire à Auschwitz

75 ans après la libération du plus célèbre camp de concentration de l'époque nazie, des rescapés de l'Holocauste, toujours moins nombreux, étaient présents lundi pour honorer ses plus de 1,1 million de victimes, principalement des Juifs. Face à la montée de l'antisémitisme, ils ont rappelé l'importance du souvenir.

D'anciens survivants ont tenu à être présents pour se souvenir et rendre hommage aux victimes des camps de concentration.

D'anciens survivants ont tenu à être présents pour se souvenir et rendre hommage aux victimes des camps de concentration. © PHOTO: dpa

Source AFP

(ER avec AFP) - Venus du monde entier, plus de 200 survivants étaient présents sur le site de l'ancien camp nazi d'Auschwitz, situé dans le sud de la Pologne, pour partager leurs témoignages entendus comme un avertissement grave après une récente vague d'attaques antisémites des deux côtés de l’Atlantique.

«Nous voulons que la prochaine génération sache ce que nous avons vécu, et que cela ne se reproduise plus jamais», a déclaré David Marks, 93 ans, survivant d’Auschwitz, la voix brisée d'émotion.

Lire aussi :A 94 ans, la rescapée d'Auschwitz lutte contre l'oubli

Trente-cinq membres de sa famille proche et lointaine de Juifs roumains ont été tués à Auschwitz, le plus grand des camps de la mort mis en place par l'Allemagne nazie, devenu le symbole des six millions de Juifs européens tués dans l'Holocauste.

Les organisateurs ont insisté sur le fait que la cérémonie commémorative de lundi était de se concentrer sur ce que les survivants ont à dire plutôt que sur les querelles politiques qui ont entaché les préparatifs de l'anniversaire.

Le Premier ministre Xavier Bettel au côté du grand-duc Henri.

Le Premier ministre Xavier Bettel au côté du grand-duc Henri. © PHOTO: AFP

«Il s'agit de survivants, il ne s’agit pas de politique», a déclaré Ronald Lauder, chef du Congrès juif mondial, arrivé sur le site de l'ancien camp d'Auschwitz, aujourd'hui transformé en un mémorial et musée géré par la Pologne. «Nous observons la poussée de l'antisémitisme alors que nous ne voulons pas que leur passé (de survivants) soit l'avenir de leurs enfants, ou l'avenir de leurs petits-enfants», a-t-il insisté.

La nuit de l'horreur de «Sonnenburg»

Des têtes couronnées, des chefs d'Etat et de gouvernement de près de 60 pays ont pris part à la la cérémonie dont le grand-duc Henri et le Premier ministre Xavier Bettel. Ce mardi, ils remettront les insignes d'Officier de l'ordre de Mérite du Grand-Duché de Luxembourg à Marian Turski, journaliste polonais d'origine juive et président de l'Institut historique juif de Varsovie. Ce dernier a notamment mis en avant le devoir de mémoire en rappelant que l'Holocauste peut se reproduire partout et en tout temps.

Vendredi, François Bausch, ministre de la Défense, sera présent à Słońsk pour célébrer et se souvenir du 75e anniversaire du massacre de Sonnenburg. Pour rappel, dans la nuit du 30 au 31 janvier 1945, un détachement SS avait assassiné 819 prisonniers dans ce qui était alors le pénitencier allemand de Sonnenburg.

Parmi les victimes se trouvaient 91 jeunes hommes luxembourgeois, des enrôlés de force ayant courageusement refusé de se mettre au service de la dictature nazie. L'endroit appelé «Sonnenburg» en janvier 1945 et Słońsk depuis, est l'un des lieux les plus importants de l'histoire contemporaine du Luxembourg.

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