Escalade de violence à Gaza: 12 Palestiniens tués, dont un chef radical
La bande de Gaza a connu une nouvelle flambée de violences depuis vendredi avec des raids aériens israéliens ayant tué 12 activistes palestiniens, dont le chef d'un groupe radical, et des tirs sur le sud d'Israël ayant fait quatre blessés.
Une nouvelle fois, les Palestiniens enterrent leurs morts après la nouvelle flambée de violences qui a frappé la bande de Gaza © PHOTO: AP
La bande de Gaza a connu une nouvelle flambée de violences depuis vendredi avec des raids aériens israéliens ayant tué 12 activistes palestiniens, dont le chef d'un groupe radical, et des tirs sur le sud d'Israël ayant fait quatre blessés.
Selon l'armée israélienne, une quarantaine de roquettes et d'obus «de toutes sortes» se sont abattus vendredi sur le territoire israélien en provenance de l'enclave palestinienne. Les tirs de Gaza se sont intensifiés depuis le mois dernier.
Elle a indiqué samedi que l'armée de l'air avait riposté à ces tirs en lançant 13 attaques visant plusieurs cibles, dont le secrétaire général du groupe radical des Comités de résistance populaire (CRP), Zouheir al-Qaïssi.
Selon un communiqué de l'armée, le système Iron Dome d'interception de roquettes a intercepté 10 Grad tirées sur les villes de Beersheva, Ashdod et Ashkelon, dans le sud d'Israël.
Au moins quatre Israéliens ont été blessés par des tirs dans le secteur d'Eshkol (sud), dont un grièvement, selon les services de secours israéliens.
Cette escalade de violence - la plus meurtrière depuis la fin octobre 2011 - a suivi «l'élimination ciblée» de Zouheir al-Qaïssi et d'un autre cadre des CRP, Mahmoud Hanani, tués vendredi après-midi par un raid israélien qui a visé leur voiture à l'ouest de la ville de Gaza.
Un second raid, sur l'est de la ville de Gaza, a tué trois combattants des Brigades Al-Qods, la branche armée d'un autre mouvement radical, le Jihad islamique.
Sept autres membres des Brigades al-Qods, dont deux commandants locaux, ont péri ultérieurement dans de nouvelles frappes aériennes --l'une en plein centre de la ville de Gaza, selon le Jihad islamique.
Au moins 20 Gazaouis, dont un journaliste de l'agende de presse palestinienne Ma'an, ont été blessés par les raids qui se sont succédés sans interruption toute la nuit de vendredi à samedi, selon les services d'urgence de Gaza.
Les CRP, les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe lié au mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, et les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont revendiqué des tirs contre Israël vendredi.
La branche armée des CRP, les Brigades Al-Nasser Salaheddine, a menacé Israël d'une «riposte foudroyante» après la mort de leur chef.
L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué que les CRP étaient «responsables de la préparation d'une attaque terroriste qui devait avoir lieu via le Sinaï dans les prochains jours».
«L'équipe faisait partie de l'infrastructure terroriste utilisée pour lancer des attaques via la péninsule du Sinaï et la frontière israélo-égyptienne».
Le précédent secrétaire général des CRP, Kamal al-Nayrab, a été tué le 19 août par une frappe israélienne à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière avec l'Egypte.
Le 18 août, des hommes armés avaient franchi la frontière israélo-égyptienne et mené des attaques dans le désert israélien du Néguev. Huit Israéliens avaient été tués et l'Etat hébreu avait imputé ces attaques aux CRP qui avaient démenti.
Le mouvement islamiste du Hamas, qui contrôle Gaza, y impose une trêve de facto avec Israël, mais les combattants d'autres mouvements tirent ponctuellement des roquettes. Israël y riposte généralement par des raids aériens.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur du Hamas a qualifié «l'escalade sioniste de crime injustifié visant à déstabiliser la situation sécuritaire à Gaza et empêcher les efforts de réconciliation» palestinienne.
De son côté, la branche armée du Hamas, les brigades Ezzeddine al-Qassam, a juré que le sang de Qaïssi et Hanani ne serait «pas versé en vain».
A Ramallah (Cisjordanie), le porte-parole du président Abbas, Nabil Abou Roudeina, a condamné «la dernière escalade israélienne qui crée une atmosphère négative et va conduire à un nouveau cycle de violences dans la région».