Hommage ému au journaliste thionvillois Ochlik
Très, très grand photographe», «talentueux», avec «une belle audace» : éloges et témoignages se sont succédé, lors d'une cérémonie émouvante en présence de proches et nombreux collègues et en hommage au photographe thionvillois Rémi Ochlik, tué le 22 février à Homs en Syrie.
Très, très grand photographe», «talentueux», avec «une belle audace» : éloges et témoignages se sont succédé mercredi, lors d'une cérémonie émouvante en présence de proches et nombreux collègues et en hommage au photographe français Rémi Ochlik, tué le 22 février à Homs en Syrie.
Cérémonie en présence du ministre français de la Culture
Une photo du jeune photographe mort à 28 ans, brun aux yeux bleus, un appareil à la main, a accompagné cet hommage qui a réuni plus de 200 personnes au musée parisien du quai Branly, dans un amphithéâtre rempli.
Présentée par Jean-François Leroy, président du festival de photojournalisme Visa pour l'Image, la cérémonie a été jalonnée de projections des photos de reportage de Rémi Ochlik, très applaudies, et de nombreux hommages, souvent au bord des larmes, rendus par la profession, ses amis ou sa famille.
«J'ai tenu à être avec vous aujourd'hui pour exprimer toute ma solidarité à sa famille, à ses proches, à sa compagne, à ses collègues, et à toute une profession dont il aura incarné si fortement la noblesse, et le besoin que nous avons d'elle», a souligné le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.
«Tu rêvais d'être un très, très grand photographe»
«Son parcours s'est arrêté à Homs, en Syrie, où la répression par la terreur s'accompagne de l'assassinat de ceux qui incarnent la liberté de la presse», a ajouté le ministre.
«Je crois que tu rêvais d'être un très, très grand photographe. Tu peux partir tranquille, tu l'étais déjà», a déclaré de son côté, très ému, la gorge nouée, le photographe William Daniels, qui a partagé les derniers jours de la vie de Rémi Ochlik et rentré de Syrie avec la journaliste du Figaro Edith Bouvier.
De nombreux récits, anecdotes, témoignages de ses confrères, ayant parfois frôlé la mort à ses côtés lors de reportages, se sont succédé. Caroline Poiron, la compagne de Gilles Jacquier, reporter de France 2 également tué en début d'année en Syrie, a tenu aussi à témoigner.
Huit ans de photojournalisme à seulement 28 ans
Passionné par son métier, Rémi Ochlik avait cofondé en 2005 l'agence IP3 Press, dont l'objectif est de couvrir l'information à Paris et les conflits dans le monde.
Lauréat en février du World Press Photo pour ses reportages en Libye, il avait travaillé en RD Congo en 2008, à Haïti en 2010 avant de couvrir tous les théâtres du Printemps arabe.
Ses obsèques ont eu lieu mercredi matin. Sa dépouille était arrivée dimanche matin à Paris avec celle de la journaliste américaine Marie Colvin.
Rémi Ochlik et Marie Colvin sont morts le 22 février dans le bombardement d'un appartement transformé en centre de presse improvisé par les militants à Baba Amr, bastion de la rébellion dans la ville de Homs (centre), pilonné pendant des semaines par l'armée.