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Johnson ne comprend le marché unique «que depuis une semaine»

Selon le Financial Times, le Premier ministre britannique aurait fait l'objet de railleries sur ses connaissances limitées du fonctionnement de l'UE de la part de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.

Derrière les sourires de façade, c'est un dialogue de sourd qui prévaut entre Boris Johnson (à g.) et Jean-Claude Juncker

Derrière les sourires de façade, c'est un dialogue de sourd qui prévaut entre Boris Johnson (à g.) et Jean-Claude Juncker © PHOTO: AFP

Jean-François Colin

Eclipsée par le show de Xavier Bettel lundi lors de la visite officielle du Premier ministre britannique, la teneur des discussions entre Boris Johnson et Jean-Claude Juncker sur le Brexit se dévoile peu à peu. Sur fond d'incompréhension mutuelle à en croire le Financial Times.

«Boris Johnson ne semble comprendre la signification du marché unique que depuis cette semaine», aurait affirmé le président de la Commission lors d'un résumé effectué aux commissaires européens, assure le quotidien économique britannique. Pour le Luxembourgeois, Boris Johnson «ne mesure pas non plus les coûts de son départ pour l'Irlande du Nord.»

Des déclarations qui font écho aux paroles de Michel Barnier, qui avait estimé, à l'issue de l'entrevue infructueuse de lundi à Luxembourg sur le Brexit, que «l'UE ne devrait pas passer son temps à faire semblant de négocier.»

Face au «no deal» de Boris Johnson et la date-butoir du 31 octobre, les eurodéputés expriment de plus en plus leur exaspération et leur hostilité. Ils reçoivent le président de la Commission ce mercredi, puis débattront avec Michel Barnier.

Épreuve du feu au Royaume-Uni

Ces déclarations interviennent dans un contexte particulier au Royaume-Uni, puisque l'activité du Parlement britannique se trouve suspendue jusqu'au 14 octobre, conséquence directe d'une décision prise par Boris Johnson lui-même pour ramener au silence le pouvoir législatif sur le Brexit.

Le locataire du 10, Downing street avait alors suscité l'indignation des députés britanniques, qui s'étaient opposé à l'organisation d'élections législatives anticipées le 15 octobre, et avaient voté un texte obligeant le Premier ministre à demander le report du Brexit à l'UE s'il n'obtient pas d'accord de sortie d'ici au 19 octobre.

Les onze juges de la Cour suprême britannique doivent se prononcer au plus tôt jeudi, mais plus probablement au début de la semaine prochaine, sur la question de la légalité de cette suspension du Parlement pendant cinq semaines, à quelques jours de la date officielle du Brexit. Seul contre tous, Boris Johnson risque jusqu'à une peine d'emprisonnement pour avoir potentiellement enfreint la loi de son pays.

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