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Transport aérien

L’aéroport de Zaventem paralysé ce lundi

Sa direction estime qu'en raison des actions de grève, il sera impossible d'attraper son vol. L'ensemble des départs prévus ont donc été annulés.

Le mécontentement qui paralysera l'aéroport à la veille des vacances d’été pourrait même s’étendre au personnel de manutention des bagages.

Le mécontentement qui paralysera l'aéroport à la veille des vacances d’été pourrait même s’étendre au personnel de manutention des bagages. © PHOTO: Shutterstock

De notre correspondant MAX HELLEFF (Bruxelles) - Si vous aviez prévu de prendre l'avion ce lundi à l'aéroport de Brussels-Airport, il vaudrait mieux changer d'itinéraire. En raison de la «grande manifestation nationale» déclenchée par les syndicats et de la grève du personnel de sécurité de G4S, l'ensemble des départs prévus ce jour ont été annulés, alors que les temps d'attente menaçaient de dépasser les huit heures. Les voyageurs sont donc invités à reporter leur départ.

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Le mécontentement qui paralysera en bonne partie l'un des principaux hubs européens à la veille des vacances d'été pourrait de surcroît s'étendre au personnel de manutention des bagages et d'autres entreprises de l'aéroport.

«Des discussions sont en cours pour le moment avec les compagnies aériennes afin d'annuler le plus grand nombre possible de vols», indiquait dimanche la direction de l'aéroport, qui estimait minces les chances d'attraper son avion à temps en raison des queues à rallonge.

De nombreux vols déviés vers Ostende

La compagnie TUI Fly a décidé en conséquence de dévier de nombreux vols de Brussels Airport vers les aéroports régionaux d’Ostende, de Liège et d'Anvers, ce lundi également. Des bus sont prévus pour les passagers ainsi réorientés. Seize vols au départ sont concernés par cette réorganisation. Dix le sont au retour.

La grogne ne s'arrête pas là. Du 24 au 26 juin, le personnel de cabine de Ryanair basé en Belgique fera grève, se joignant ainsi à d'autres actions prévues en Espagne, Italie, Portugal et France. Les discussions lancées il y a plusieurs semaines n'ont toujours pas abouti.

Les syndicats reprochent à la compagnie aérienne irlandaise de ne pas respecter la législation belge sur le travail. Ils pointent l'absence d'une direction RH basée en Belgique. «C'est en Irlande et en anglais qu'il faut téléphoner lorsque vous avez un problème de fiche de paie, explique un délégué syndical. Les erreurs abondent et le travailleur se retrouve souvent incapable de faire valoir ses droits les plus élémentaires.»

Une proposition rejetée par les syndicats

Une dernière proposition écrite envoyée vendredi par la direction de Ryanair n'a pas rencontré les attentes des syndicats, qui exigent également la garantie d’un salaire minimum pour tous. Seule «concession» obtenue auprès de Ryanair, selon les organisations syndicales: la mise à disposition gratuite de quatre bouteilles d'eau d'un demi-litre par jour et par membre du personnel à bord.

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En avril dernier, un mouvement semblable avait provoqué chez Ryanair l'annulation de près de 300 vols aux aéroports de Zaventem (Brussels Airport) et Charleroi (BSCA).

Mardi dernier, la direction de Ryanair avait jugé que des accords avec les syndicats belges restaient possibles et qu'une action éventuelle aurait de toute façon «peu d’impact».

Une meilleure organisation du travail réclamée

Enfin, mieux vaut savoir que les négociations entre syndicats et patrons se sont également enlisées du côté de Brussels Airlines, l’ex-Sabena devenue filiale de la Lufthansa. Les syndicats représentant le personnel de cabine (hôtesses, stewards) et de cockpit (pilotes) ont décrété trois jours de grève du jeudi 23 juin au samedi 25 juin inclus.

Le personnel de cabine réclame une meilleure organisation du travail et un allègement des prestations. Il dénonce la pression subie depuis qu'en 2021, un plan social a réduit les effectifs de Brussels Airlines de 25%. Les pilotes exigent en sus une revalorisation de leur salaire.

En filigrane, c’est la «ryanisation» du secteur qui est pointée du doigt. Le modèle cher à Michael O'Leary, le patron de la compagnie low cost Ryanair, serait devenu intenable pour les compagnies comme pour leur personnel.

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