L'ex-dissidente soviétique Elena Bonner est morte
Elena Bonner, veuve du prix Nobel de la paix Andreï Sakharov, est morte samedi à Boston, aux Etats-Unis, à l'âge de 88 ans. Figure de proue de la dissidence à l'époque soviétique, elle avait ensuite critiqué sans relâche Vladimir Poutine.
Elena Bonner au Parlement européen en décembre 2008
Elena Bonner, veuve du prix Nobel de la paix Andreï Sakharov, est morte samedi à Boston, aux Etats-Unis, à l'âge de 88 ans. Figure de proue de la dissidence à l'époque soviétique, elle avait ensuite critiqué sans relâche Vladimir Poutine.
L'ancienne dissidente soviétique avait été une farouche critique du régime communiste depuis la fin des années 1960 et s'était mariée à l'académicien Andreï Sakharov en 1972.
Le physicien Sakharov, qui avait été surnommé «père de la bombe à hydrogène» soviétique et était devenu ensuite un dissident du régime, est mort à Moscou à l'âge de 68 ans en 1989.
En 1975, elle avait reçu à Oslo le prix Nobel de la paix à la place de son mari empêché par les autorités soviétiques de quitter le pays pour se rendre en Norvège.
Elena Bonner avait rejoint les rangs du Parti communiste soviétique avant de le quitter en 1968 lors du printemps de Prague et la répression des chars soviétiques dans les rues de la capitale de ce qui s'appelait alors la Tchécoslovaquie.
Dans les années 70, elle avait rejoint le mouvement des dissidents et avait notamment permis d'en savoir plus sur le destin des prisonniers ou des exilés du régime soviétique.
Son mari, alors l'un des plus grands physiciens nucléaires, avait été exilé à Nijnï-Novgorod, sur la Volga, en 1980, après avoir critiqué l'invasion de l'Afghanistan par l'Armée rouge.
Après la chute de l'URSS fin 1991, Bonner a soutenu le président russe Boris Eltsine, porteur de promesses de démocratie. Elle a quitté la commission des droits de l'Homme en signe de désapprobation lors de la première guerre de Tchétchénie (1994-1996).
A partir de 2000 et avec l'avènement de Vladimir Poutine, un ancien officier du KGB, ses critiques se font plus acerbes alors que la Russie prête le flanc au soupçon d'autoritarisme.