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L'UE maintient sa taxe aérienne, Airbus se fâche

L'Union européenne n'entend pas revenir sur la taxe qu'elle impose aux compagnies aériennes opérant sur son territoire pour leurs émissions polluantes, malgré les représailles commerciales de la Chine, a réaffirmé vendredi la présidence danoise.

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L'Union européenne n'entend pas revenir sur la taxe qu'elle impose aux compagnies aériennes opérant sur son territoire pour leurs émissions polluantes, malgré les représailles commerciales de la Chine, a réaffirmé vendredi la présidence danoise.

Tant qu'une solution internationale n'aura pas été trouvée pour réduire les émissions du transport aérien, «l'UE maintiendra son système ETS (le marché carbone payant européen, ndlr) et j'ai le sentiment que nous avons un Conseil (des vingt-sept pays de l'Union européenne) uni sur ce sujet», a déclaré à la presse le ministre danois chargé du Climat, Martin Lidegaard. Il répondait, en marge d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens, à une question sur les mesures de rétorsion dans le secteur aérien.

Jeudi, le patron de l'avionneur européen EADS Louis Gallois a indiqué que la Chine bloquait des achats d'appareils Airbus par les compagnies chinoises en représailles à la taxe carbone européenne. «Airbus est frappé par des mesures de représailles. Le gouvernement chinois refuse d'approuver des commandes de longs courriers des compagnies chinoises», a-t-il dit. La mesure européenne a provoqué une levée de boucliers à travers le monde.

"De l'obstination politique"

Les ventes de 45 appareils - 10 superjumbo A380 et 35 longs courriers A330 - sont en jeu, a souligné le patron d'EADS, en indiquant ne pas penser «qu'une solution uniquement européenne soit appropriée».

Dans un communiqué, vendredi matin, le porte-parole d'Airbus, Rainer Ohler, dénonce une première conséquence, "la perte d'emplois". "Il faut qu'Airbus et les compagnies européennes soient prêtes à payer le prix fort de la politique européenne! Personne à Bruxelles ne veut l'entendre mais c'est la vérité! (...) C'est de l'obstination politique!"

A fin février, Airbus comptait 91 avions commandés dans son carnet de commandes après l'annulation d'une commande de six appareils long-courriers A350-900 passée par Cathay Pacific, contre 385 commandes au 6 mars pour Boeing. Dans le même temps, l'européen a livré 84 appareils depuis le début de l'année et jusqu'à fin février, soit 47 de plus pour le seul mois de février.

La législation européenne, entrée en vigueur sur le papier le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. 26 des 36 membres de l'OACI, dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie, contestent la mesure.

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