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Covid-19

La Belgique dope sa vaccination

Une troisième dose de vaccin à ARN messager sera bien administrée aux plus de 65 ans volontaires pour cette troisième injection anti-covid.

Près de 73% de la population belge disposerait désormais d'un schéma vaccinal complet.

Près de 73% de la population belge disposerait désormais d'un schéma vaccinal complet. © PHOTO: AFP

Max Helleff

De notre correspondant MAX HELLEFF (Bruxelles) - Une quatrième vague pandémique ne peut être exclue. Bien que les chiffres lui soient favorables pour l’instant, la Belgique n’est pas à l’abri d’une nouvelle poussée de fièvre covid cet automne ou en début d'hiver. C’est le message que fait passer le virologue Steven Van Gucht, s’appuyant sur des modèles mathématiques pessimistes.

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La décision de donner une troisième dose aux plus de 65 ans doit être comprise dans ce contexte sanitaire incertain, où rien ne doit être laissé au hasard. Ce week-end, les ministres de la Santé se sont réunis afin de donner ce coup de pouce supplémentaire à la vaccination. Tous les plus de 65 ans recevront une troisième dose de vaccin contre le coronavirus, a-t-il été décidé. Au Grand-Duché, la mesure a été validée mais à partir de 75 ans.

La nouvelle campagne commencera en Belgique par les plus de 85 ans, puis suivra la classe d’âge inférieure. La troisième dose sera constituée des seuls vaccins à ARN messager (Pfizer ou Moderna), peu importe le vaccin précédemment reçu. Les aspects opérationnels de la nouvelle injection doivent être encore précisés. Une vaccination combinée grippe-covid pourrait être décidée dans la foulée.

Selon les dernières données de l'Institut de santé publique Sciensano, entre 81 et 92% des 85 ans et plus, selon les régions, bénéficient déjà d'une couverture vaccinale complète. La proportion varie entre 81 et 96% pour les 75-84 ans et 80 et 96% pour les 65-74 ans.

Toutefois, les bons résultats de la campagne de vaccination dans ces classes d’âge n’empêchent pas le virus de continuer à y circuler. La presse a amplement relayé la mésaventure de ces 32 seniors limbourgeois qui, parce qu’ils ont sillonné la côte belge dans le même bus, ont été infectés. Le vaccin, a-t-il été rappelé, s'il n'exclut pas de contracter le virus, permet de réduire les risques de faire une forme grave de la maladie. Une seule personne de ce groupe a de fait été admise à l’hôpital.

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Durant la première vague, au printemps 2020, un décès du covid sur deux survenait en maisons de retraite transformées en véritables bunkers. Toute visite avait alors été proscrite.

Parallèlement à la décision d’injecter une troisième dose aux plus âgés, la Belgique compte sur l’imposition d'un pass sanitaire pour améliorer son taux de vaccination qui plafonne désormais. Le Covid Safe Ticket sera obligatoire à Bruxelles le 1er octobre et en Wallonie à la mi-octobre dans l’horeca, les manifestations sportives et culturelles, ou encore les discothèques.

Ce week-end, la ministre wallonne de la Santé, la socialiste Christie Morreale, s’est réjouie de l’appel d’air créé par cette obligation qui n’interviendra pourtant que dans trois semaines. «4.000 prises de rendez-vous en 24 heures pour la vaccination anti-covid, soit cinq fois plus que la moyenne de 800 inscriptions par jour constatée ces dernières semaines», a-t-elle indiqué.

Mais selon Le Soir, cette augmentation ne représente pratiquement rien au regard de la population wallonne et demande à être confirmée dans les prochains jours. Elle reste de toute façon bien en deçà de l’afflux massif de futurs vaccinés qu’avait provoqué en France l’annonce du pass sanitaire. A Bruxelles, qui plus est, «c’est le calme plat»...

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Pour être complet, la protection de la population passera également cet hiver par une facilitation de la vaccination contre la grippe. Dès le 1er octobre, les pharmaciens seront autorisés à prescrire le vaccin antigrippal à toute personne qui le souhaite. L'an dernier, ils n’avaient pu le délivrer qu'aux personnes âgées de 50 ans et plus. 3,8 millions de doses seront acheminées prochainement vers les officines belges, évitant au pays une pénurie malvenue en ces temps délicats.

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