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Grève nationale

La Belgique sera paralysée ce mercredi

Bruxelles et la Wallonie tourneront au ralenti en raison de la grève générale qui devrait impacter tout le pays.

Les partenaires sociaux se déchirent autour de l’enveloppe bien-être, soit 900 millions d’euros destinés à augmenter les pensions les plus basses et les différentes allocations sociales.

Les partenaires sociaux se déchirent autour de l’enveloppe bien-être, soit 900 millions d’euros destinés à augmenter les pensions les plus basses et les différentes allocations sociales. © PHOTO: AFP

De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles)

Mieux vaut le savoir : la Belgique tournera au ralenti ce mercredi. De nombreuses perturbations sont attendues dans tout le pays en raison d'une grève générale déclenchée par le front commun syndical.

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Les vols au départ de Brussels Airport et de Charleroi seront directement impactés. Les compagnies aériennes ont annulé préventivement 55% des vols prévus à l'arrivée ou au départ de Zaventem. TUI Fly a choisi de détourner les 18 vols prévus en Belgique vers Cologne et Maastricht. Le tour-opérateur a affrété des navettes vers les aéroports de substitution.

Les trains ne rouleront probablement qu'au compte-gouttes, le syndicat socialiste CGSP ayant appelé à débrayer dès mardi 22 heures. Il en ira de même pour les bus wallons et bruxellois. Dans la capitale, le métro subira lui aussi d'importantes perturbations. Le Thalys devrait en revanche rouler normalement entre Bruxelles et Paris.

Aucun train en province de Luxembourg et de Namur

En raison de la grève, la SNCB va mettre en place un service alternatif, à partir de ce mardi 8 novembre à 22h et pour toute la journée de mercredi. Un train sur quatre environ circulera.

Mais la situation sera fort différente d'une province belge à l'autre. Ainsi, en province de Luxembourg mais aussi dans celle de Namur et dans une partie du Brabant wallon, aucun train ne circulera.

Si vous avez l'habitude de voyager en bus, sachez que des perturbations sont à craindre sur le réseau TEC, dans les provinces de Luxembourg et de Namur. Un certain nombre de bus seront supprimés ce mercredi. Le TEC recommande à ses voyageurs de prévoir un moyen de transport alternatif pour se déplacer.

Les hôpitaux et la police aussi touchés

La grève promet de s'étendre à de nombreux autres secteurs d'activités. Les hôpitaux wallons et bruxellois n'y échapperont pas. Des services minimum ont toutefois été mis en place et des réquisitions ont été effectuées dans une dizaine d'établissements. Tout ce qui est non urgent sera reporté. Des piquets sont attendus devant les établissements hospitaliers, devant certains chantiers de construction, les grands commerces et les zonings commerciaux.

Enfin, les écoles devraient être également touchées par la grève. Mais elles ont le devoir de mettre en place les conditions nécessaires au bon accueil des élèves. Le tout pourrait s'accompagner de nombreux embouteillages routiers. La police fera grève elle aussi...

Lundi, patrons et syndicats n'ont pu trouver un accord. Plusieurs dossiers sont ainsi renvoyés au gouvernement qui aura à trancher, avec ce que cela signifie de tensions au sein de la coalition gouvernementale qui va de la gauche socialiste à la droite libérale.

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Les partenaires sociaux se déchirent autour de l'enveloppe bien-être, soit 900 millions d'euros destinés à augmenter les pensions les plus basses et les différentes allocations sociales. L'autre dossier épineux concerne l'évolution des salaires corsetée par une loi de 1996 que les syndicats n'ont de cesse de dénoncer.

Or, sur ce terrain, les nouvelles sont très mauvaises. Selon le rapport du Conseil central de l'économie (CCE), le handicap salarial avec les pays voisins a augmenté en raison de l'indexation automatique des salaires et il n'y aurait pas de marge pour d'autres hausses.

Négocier une nouvelle marge

«Depuis le début de l'année 2021, nous demandons que la marge soit indicative et permette de négocier des améliorations salariales dans les secteurs comme l'énergie, les banques ou l'industrie pharmaceutique, où ils enregistrent des bénéfices comme ils n'en ont jamais fait», a déclaré à l'agence Belga Thierry Bodson, le président du syndicat socialiste FGTB.

En face, le banc patronal agite le spectre des faillites, avançant l'état de faiblesse du monde de l'entreprise face au risque de récession qui se précise.

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Le gouvernement est pris en tenaille entre les difficultés économiques du pays et les revendications des travailleurs. «Je comprends l'inquiétude», a affirmé le Premier ministre Alexander De Croo sur les ondes de la radio publique La Première. «Mais regardons quand même ce qu'on a et comparons-le peut-être à d'autres pays comme la France ». Et d'ajouter : «Le gouvernement a toujours été clair, l'indexation restera là. Elle est la meilleure protection que l'on a contre les difficultés de pouvoir d'achat.»

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