La chasse aux pollueurs est ouverte
Depuis le 1er octobre, rouler dans un véhicule jugé trop polluant est interdit à Bruxelles. En 2025, seule la norme Euro 6 restera en circulation pour le diesel.
La chasse aux pollueurs ne fait que commencer. Dès janvier 2019, les véhicules diesel de norme Euro 2 ainsi que les véhicules essence sans norme Euro et norme Euro 1 ne pourront plus circuler dans la capitale belge. © PHOTO: Shutterstock
Par Max Helleff
Une amende de 350 euros est imposée à tout diesel immatriculé avant 1997 (de norme Euro 1 ou sans norme Euro), mais également aux voitures et camions âgés de plus de 20 ans immatriculés à l’étranger et non enregistrés. Dans un futur proche, d’autres véhicules seront progressivement concernés. En 2025, seule la norme Euro 6 restera en circulation pour le diesel.
Longtemps, le projet d’interdire les véhicules trop polluants dans la capitale belge est resté en gestation. Différends politiques, manque de capacités techniques… tout contribuait à reporter au lendemain la solution à un problème pourtant criant: la pollution de la capitale. Classée parmi les villes les plus embouteillées d’Europe, Bruxelles étouffe dans les gaz d’échappement. Pour survivre, elle a décidé comme d’autres villes européennes de passer en zone de basses émissions. La mesure est entrée en application le 1er janvier dernier. Une période de transition a été décrétée qui s’est terminée ce 1er octobre.
Penser que la tolérance restera de mise encore quelques mois au nom d’une quelconque nécessité de rodage serait faire erreur. Bruxelles se dit prête. Cet été, 2200 véhicules immatriculés avant 1997 ont été flashés par un vaste réseau de caméras intelligentes. Jusqu’ici, seul un avertissement était donné. Désormais, il faudra payer. Objectif: exclure ces véhicules de la région bruxelloise.
La chasse aux pollueurs ne fait que commencer. Dès janvier 2019, les véhicules diesel de norme Euro 2 ainsi que les véhicules essence sans norme Euro et norme Euro 1 ne pourront plus circuler dans la capitale. La période de transition ne sera que de trois mois. 19.000 véhicules immatriculés en région bruxelloise sont visés. Et bien d’autres encore qui viennent de l’extérieur: navetteurs, touristes d’un jour ou étrangers de passage.
Une inscription avant l'arrivée
Moyennant certaines précautions, il est toutefois possible d’échapper à la sanction. Avant de venir à Bruxelles, quiconque vient de l'étranger doit inscrire son véhicule via un formulaire en ligne. L’enregistrement reste valable trois ans. «Si un véhicule entre dans la zone de basses émissions de la région bruxelloise, et qu’il n’a pas été enregistré au préalable, une amende de 150 euros peut être perçue (même si le véhicule respecte les conditions d’accès de la zone de basse émission)», peut-on lire sur le site de la Région. Cet enregistrement est gratuit. Pourtant, des sites Internet vendent des «stickers» pour circuler dans la LEZ bruxelloise, mettent en garde les services de Bruxelles Environnement.
L’interdiction de rouler faite aux véhicules trop polluants n’est que le début du combat que mène la capitale pour retrouver un air pur. Récemment, la ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Frémault a donné son feu vert pour une extension du parc de stations de mesures de la pollution. L’administration est critiquée pour son réseau de mesures, jugé insuffisant par certaines associations qui l’accusent de ne pas suivre le cap fixé par l’Europe.
Quant à la Wallonie, elle passera toute entière en zone basses émissions dès le 1er janvier 2020. Les véhicules diesel et essence les plus anciens seront d'abord concernés. Mais faire respecter ici la mesure sera autrement complexe qu’à Bruxelles, en raison de l’ampleur du dispositif technique et humain requis.